Un membre du Hezbollah raconte l’attaque

« Je suis membre du département des sports du Hezbollah, je suis entraîneur. » C’est ainsi que Hadi se présente, devant l’équipe de BFMTV. Dans sa chambre de l’hôpital Hôtel Dieu de Beyrouth, au Liban, ce membre du Hezbollah raconte l’agression dont il a été victime, son bipeur ayant explosé dans sa main.

De nombreux membres de ce mouvement islamiste pro-iranien – dont la branche armée est classée organisation terroriste par l’Union européenne – sont toujours hospitalisés dans cet hôpital, l’un des plus importants de la capitale libanaise. Les explosions de bipeurs et de talkies-walkies, survenues mardi 17 septembre et mercredi 18 septembre, ont causé la mort de 37 personnes, selon les derniers bilans. Près de 3.000 ont été blessées.

« Ça me faisait mal aux mains et aux yeux »

« Le jour de l’attaque, j’étais au travail, mon bipeur a sonné alors j’ai voulu le regarder. J’ai été surpris parce que je l’avais mis en silencieux », se souvient-il.

« Et puis j’ai vu mon bipeur exploser dans ma main sous le coup de l’explosion. Ça m’a fait mal aux mains et aux yeux », a raconté Hadi, la main enveloppée d’un épais bandage.

« Je ne voyais plus rien, j’ai appelé à l’aide. Autour de moi, il y avait beaucoup d’autres blessés », poursuit-il, entouré de ses parents et de sa femme. Ce membre du Hezbollah affirme utiliser son bipeur depuis plusieurs mois, dans le cadre de ses activités au sein de l’organisation.

« Le téléphone est risqué pour nous, c’est le moyen le plus simple de nous localiser et de nous suivre, il nous expose. Si vous voulez préparer quelque chose sans que personne ne le sache, vous le faites en secret. Eh bien, c’est ce que nous faisons au Hezbollah. Nous communiquons en secret pour ne pas être exposés », souligne-t-il pour justifier l’utilisation de ce dispositif de communication.

Les tensions entre Israël et le Hezbollah se sont intensifiées ces derniers mois, notamment depuis les premières explosions de bips mercredi. Vendredi, Israël a annoncé avoir “éliminé” le chef de l’unité paramilitaire d’élite du Hezbollah, Ibrahim Aqil, et d’autres hauts responsables du mouvement islamiste libanais lors d’une frappe aérienne sur Beyrouth.

Article original publié sur BFMTV.com