Pendant que les gendarmes décrochaient les « écureuils » un à un, – ces militants anti-A69 perchés dans les arbres – mercredi 18 septembre, à Verfeil (Haute-Garonne), l’un d’eux est tombé, au troisième jour d’une opération de gendarmerie dans la dernière zone d’opposition à l’autoroute, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).
A la mi-journée, l’homme est tombé de 5 à 6 mètres d’un des arbres encore debout au lieu-dit “Verger”, à 25 kilomètres de Toulouse, en plein milieu du tracé de la future autoroute.
Les circonstances de l’accident diffèrent selon les sources. Les opposants imputent la responsabilité de l’action de la Cellule nationale d’appui à la mobilité (CNamo) – une unité de gendarmerie spécialisée dans l’éloignement des manifestants et mobilisée sur place –, alors que, selon la police, ces militaires spécialisés ne se trouvaient pas dans l’arbre occupé par l’activiste.
L’homme, conscient après sa chute, a été évacué par le SAMU vers un hôpital de Toulouse. Selon les premières informations données par la gendarmerie à l’AFP, il souffrirait d’une fracture du fémur. Les occupants du Verger ont quant à eux évoqué : « plusieurs fractures » pour l’activiste.
Une dizaine d’opposants se trouvaient encore sur le toit de la maison occupée.
Au total, outre ce militant hospitalisé, quatre « écureuils » ont été délogés mercredi, après les deux qui étaient descendus, de force ou volontairement, la veille. Au moins quatre arbres restaient occupés avec six militants perchés mercredi après-midi. Une dizaine d’opposants se trouvaient également sur le toit de la maison occupée sur le site, et enfin, une quinzaine d’autres étaient présents au sol, criant des encouragements aux « écureuils » ou insultant les forces de l’ordre.
L’opération, qui s’est déroulée sans affrontement et dans un calme relatif, vise à raser tout ce qui empêche le chantier de l’A69, matérialisé aux portes du Verger par une large bande de terre aplatie, de se poursuivre.
Depuis plusieurs mois, la construction de ces 53 kilomètres d’autoroute qui doivent relier Toulouse à Castres à partir de fin 2025, fait l’objet d’une vive contestation. Si le projet est soutenu par de nombreux élus locaux au nom du désenclavement du sud du département du Tarn, comme la présidente de la région Occitanie, Carole Delga (Parti socialiste), il est contesté par des mouvements écologistes et des scientifiques qui le voient comme anachronique et destructeur de biodiversité, à l’heure du changement climatique.