« Lors de ces élections, l’African National Congress (ANC, au pouvoir depuis 1994) perdra sa majorité pour la première fois depuis trente ans. Il est cependant prêt à tout pour rester au pouvoir. On peut même imaginer une coalition entre l’ANC, les violents Economic Freedom Fighters (EFF, la gauche populiste) et la faction Zuma (et son parti, Umkhonto we Sizwe ou MK). Mais sous cette coalition de la corruption, les conditions de vie ne feraient qu’empirer.»
Avec ces mots, l’Alliance démocratique (DA) espère rallier des soutiens aux élections générales sud-africaines du 29 mai. Mais le clip de campagne diffusé le 5 mai par le principal parti d’opposition a surtout suscité la polémique : pour illustrer son propos, il montre un Le drapeau sud-africain brûle. « Un horrible message électoral pour une période horrible », résume QuotidienMaverick dans le titre d’un de ses articles.
Cette utilisation d’un symbole national est vivement critiquée. Le président de la République, Cyril Ramaphosa, l’a qualifié de “perfide”. Son ministre des Sports, des Arts et de la Culture, Zizi Kodwa, a annoncé qu’il saisirait la Commission électorale (CEI). Selon Le citoyen, la chaîne publique South African Broadcasting Corporation a interdit le clip de ses émissions.
Contrairement à des pays comme la France, l’Espagne ou l’Allemagne, il n’y a pas de crime de« insulter le drapeau national » dans le Code pénal en vigueur en Afrique du Sud.
“Le message est passé”
L’Afrique du Sud, trente ans après
Le 26 avril 1994 ont eu lieu les premières élections non raciales de l’histoire de l’Afrique du Sud. Ils ont abouti à la victoire du Congrès national africain (ANC) et ont porté son leader, Nelson Mandela, à la présidence de la « nation arc-en-ciel ».
Trente ans plus tard, le héraut de la lutte anti-apartheid n’est plus et son parti historique pourrait pour la première fois passer sous la barre des 50% lors des élections législatives du 29 mai. services publics en ruine, coupures d’électricité récurrentes, approvisionnement en eau défaillant, insécurité, corruption), il est plombé par le désengagement de ses anciens cadres : l’ancien président Jacob Zuma a lancé un parti concurrent, Umkhonto we Sizwe (MK), venu jouer les trouble-fêtes . Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), progresse dans les sondages, tandis que le parti populiste Economic Freedom Fighters (EFF) pourrait dépasser l’ANC sur son aile gauche. À cela s’ajoute une myriade de partis plus modestes capables d’accrocher quelques sièges à l’Assemblée nationale. Plus que jamais, un gouvernement de coalition se forme en Afrique du Sud.
Courrier international
Si la QuotidienMaverick lui-même semble gêné par ce spot de campagne – le qualifiant de“offensant” et D’“immoral” –, le quotidien de Johannesburg y voit avant tout une stratégie délibérément provocatrice du DA : « Il est clair qu’il a été conçu pour susciter de vives réactions et, en ce sens, c’est une réussite. Mais il reste à voir – c’est bien plus important – pourquoi ce message de propagande électorale a été diffusé et s’il rapportera plus de voix au parti.»
Le titre explique que le parti politique est habitué aux coups d’État brillants. En 2016, elle a diffusé une autre publicité électorale utilisant la voix de Nelson Mandela, leader historique de l’ANC, décédé trois ans auparavant. En 2021, à la suite de violentes émeutes qui ont fait plus de 300 morts dans les provinces du Kwazulu-Natal et du Gauteng, « Il avait placardé des affiches à Phoenix, l’épicentre des violences, interpellant les habitants en ces termes : “L’ANC vous traite de racistes. Le procureur vous traite de héros.».
L’équipe de campagne de DA se dit satisfaite de l’accueil réservé à cette annonce. Cité par Actualités24, La manager Ashor Sarupen dit qu’elle a atteint son objectif : « Le spot électoral avec le drapeau est un avertissement aux électeurs qu’une coalition ANC-EFF-MK entraînerait la ruine de l’Afrique du Sud, détruirait nos institutions, notre économie et même notre drapeau (…). La polémique que cela a suscitée dans les médias a contribué à faire passer ce message.»
« Lors de ces élections, l’African National Congress (ANC, au pouvoir depuis 1994) perdra sa majorité pour la première fois depuis trente ans. Il est cependant prêt à tout pour rester au pouvoir. On peut même imaginer une coalition entre l’ANC, les violents Economic Freedom Fighters (EFF, la gauche populiste) et la faction Zuma (et son parti, Umkhonto we Sizwe ou MK). Mais sous cette coalition de la corruption, les conditions de vie ne feraient qu’empirer.»
Avec ces mots, l’Alliance démocratique (DA) espère rallier des soutiens aux élections générales sud-africaines du 29 mai. Mais le clip de campagne diffusé le 5 mai par le principal parti d’opposition a surtout suscité la polémique : pour illustrer son propos, il montre un Le drapeau sud-africain brûle. « Un horrible message électoral pour une période horrible », résume QuotidienMaverick dans le titre d’un de ses articles.
Cette utilisation d’un symbole national est vivement critiquée. Le président de la République, Cyril Ramaphosa, l’a qualifié de “perfide”. Son ministre des Sports, des Arts et de la Culture, Zizi Kodwa, a annoncé qu’il saisirait la Commission électorale (CEI). Selon Le citoyen, la chaîne publique South African Broadcasting Corporation a interdit le clip de ses émissions.
Contrairement à des pays comme la France, l’Espagne ou l’Allemagne, il n’y a pas de crime de« insulter le drapeau national » dans le Code pénal en vigueur en Afrique du Sud.
“Le message est passé”
L’Afrique du Sud, trente ans après
Le 26 avril 1994 ont eu lieu les premières élections non raciales de l’histoire de l’Afrique du Sud. Ils ont abouti à la victoire du Congrès national africain (ANC) et ont porté son leader, Nelson Mandela, à la présidence de la « nation arc-en-ciel ».
Trente ans plus tard, le héraut de la lutte anti-apartheid n’est plus et son parti historique pourrait pour la première fois passer sous la barre des 50% lors des élections législatives du 29 mai. services publics en ruine, coupures d’électricité récurrentes, approvisionnement en eau défaillant, insécurité, corruption), il est plombé par le désengagement de ses anciens cadres : l’ancien président Jacob Zuma a lancé un parti concurrent, Umkhonto we Sizwe (MK), venu jouer les trouble-fêtes . Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), progresse dans les sondages, tandis que le parti populiste Economic Freedom Fighters (EFF) pourrait dépasser l’ANC sur son aile gauche. À cela s’ajoute une myriade de partis plus modestes capables d’accrocher quelques sièges à l’Assemblée nationale. Plus que jamais, un gouvernement de coalition se forme en Afrique du Sud.
Courrier international
Si la QuotidienMaverick lui-même semble gêné par ce spot de campagne – le qualifiant de“offensant” et D’“immoral” –, le quotidien de Johannesburg y voit avant tout une stratégie délibérément provocatrice du DA : « Il est clair qu’il a été conçu pour susciter de vives réactions et, en ce sens, c’est une réussite. Mais il reste à voir – c’est bien plus important – pourquoi ce message de propagande électorale a été diffusé et s’il rapportera plus de voix au parti.»
Le titre explique que le parti politique est habitué aux coups d’État brillants. En 2016, elle a diffusé une autre publicité électorale utilisant la voix de Nelson Mandela, leader historique de l’ANC, décédé trois ans auparavant. En 2021, à la suite de violentes émeutes qui ont fait plus de 300 morts dans les provinces du Kwazulu-Natal et du Gauteng, « Il avait placardé des affiches à Phoenix, l’épicentre des violences, interpellant les habitants en ces termes : “L’ANC vous traite de racistes. Le procureur vous traite de héros.».
L’équipe de campagne de DA se dit satisfaite de l’accueil réservé à cette annonce. Cité par Actualités24, La manager Ashor Sarupen dit qu’elle a atteint son objectif : « Le spot électoral avec le drapeau est un avertissement aux électeurs qu’une coalition ANC-EFF-MK entraînerait la ruine de l’Afrique du Sud, détruirait nos institutions, notre économie et même notre drapeau (…). La polémique que cela a suscitée dans les médias a contribué à faire passer ce message.»