Alors que la France célèbre la fête du Travail le 1er mai, nous nous concentrons sur ce chiffre : 17% des salariés sont au Smic. Il y a trois ans, ils n’étaient que 12 %.
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Jean-Marc Barki, conseiller du commerce extérieur français et membre de Croissance Plus, a créé il y a 28 ans Stikoïa, une entreprise de colles industrielles dans les Hauts-de-France. Il affirme que, dans son entreprise, “Le SMIC n’a jamais été une base de réflexion. Au début, nous n’avions rien. Nous avons puisé dans nos marges”il dit.
A Stikoia, “Il n’y a pas de salariés au salaire minimum”assure Jean-Marc Barki qui reconnaît que c’est “une particularité” alors que 17 % des salariés français bénéficient actuellement du Smic de croissance. Mais “Le salaire minimum pour nous n’est pas une réponse, explique le chef d’entreprise. Le critère est que les gens puissent bien vivre, qu’ils soient détachés et libres de leurs préoccupations matérielles, pour pouvoir être les plus efficaces dans l’entreprise.
Un salaire minimum national est « une absurdité », un salaire est calculé par rapport au logement
Il avoue cependant que les renégociations salariales avec les organisations paritaires qui augmentent sans cesse le Smic l’inquiètent. « Si on avait à l’époque des écarts de 20 à 30 %, on était à 1,5-1,6 fois le Smic, aujourd’hui on n’en est qu’à 1,3note-t-il. Bientôt nous serons à zéro et nous ne pourrons plus le faire. Pour quoi ? Pour une raison simple : il y a des charges sur les salaires, et à un moment donné, on ne pourra plus être compétitifs.»
Un salaire décent, selon Jean-Marc Barki, se calcule « en matière de logement. C’est la clé. Par conséquent, pour lui, le salaire minimum national est « une absurdité ». “Laissons les entrepreneurs affranchis des salaires qu’ils versent à leurs salariés en baissant les charges sociales de manière réelle. Nous ne fonctionnons pas comme l’Etat. L’Etat, s’il veut embaucher 100 000 personnes de plus, il met en marche le système déficitaire. .»
Jean-Marc Barki est également opposé à des baisses de charges sur les bas salaires. « Si nous réduisons les coûts, nous devons le faire sur tous les salaires. Cela crée un piège aux bas salaires et nous empêche d’embaucher Bac+4, Bac+5, Bac+6 »déplore le patron alors que Stikoïa est une entreprise qui fait de la recherche et du développement. « Les personnes dont nous avons besoin sont pour la plupart des personnes masquées. »