Sson dernier roman, Vivre (Gallimard), paru en janvier, était une dystopie mêlant exploration spatiale, pandémie, islamisme et troisième guerre mondiale. Cette fois, Boualem Sansal n’a pas besoin de recourir à la fiction pour nous alerter sur un désastre en cours : l’effondrement de la langue française, sous les coups de bélier de la « matériel globish »de « Wesh-wesh des quartiers »de « langage binaire de l’informatique » ou même de la « langage inclusif qui exclut tout ». Dans un libelle empreint d’un humour mordant, d’une verve parfois désopilante, l’écrivain algérien nous exhorte à chérir ce trésor en péril. Entretien.
Le point : La langue française, selon vous, est en mauvaise posture. Pourquoi est-ce si grave ?
Boualem Sansal : La langue est à l’esprit ce que le sang est au corps biologique…