Les planètes sont-elles alignées ? L’eurodéputé Nouvelle Donne Pierre Larrouturou – membre du groupe Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates – observe avec attention l’intérêt actuel pour la semaine de quatre jours. Il en a longtemps été un ardent défenseur.
Les voix en faveur d’une telle répartition du temps de travail se font plus nombreuses, à gauche comme à droite de l’échiquier politique, et les expérimentations se multiplient en France et à l’étranger. ” Débat (…) revient en force »note-t-il, soulignant en même temps le taux élevé de soutien au sein de la population : “84% des Français souhaiteraient passer à quatre jours”selon une enquête réalisée par la société GetApp en 2023.
C’est dans ce contexte, et alors qu’il s’implique dans la campagne pour les élections européennes, que M. Larrouturou propose un manifeste sur le sujet, 32h ! Une semaine de quatre jours est possible (Seuil). L’occasion de mettre en avant les atouts du système, mais aussi de préciser comment il devrait, selon lui, être déployé. Car en effet, plusieurs semaines de quatre jours sont possibles.
Faut-il prévoir une semaine ” dans “ quatre jours, comme le privilégie Gabriel Attal ? Le Premier ministre a d’ailleurs annoncé une expérimentation en ce sens dans les ministères : le nombre d’heures hebdomadaires de travail restera constant et s’étalera sur quatre jours. Une fausse bonne idée aux yeux de M. Larrouturou, qui milite au contraire pour que la réduction des jours travaillés s’accompagne d’une réduction du nombre d’heures à travailler.
Mais il le sait : le passage aux 32 heures, qu’il réclame, peut “effrayer” – ou faire poursuivre en justice ses défenseurs pour naïveté. Au fil des pages, il s’efforce donc de démontrer le sérieux de la démarche. Pour ce faire, il met en avant ses partisans historiques, au premier rang desquels Michel Rocard (1930-2016), qui ont œuvré à ses côtés pour une telle réduction du temps de travail, « y voyant le meilleur moyen de concilier efficacité économique et bien-être social ». Il croit également que “plus de cinq cents entreprises en France” ont franchi le pas et ” (leur) les clients n’ont vu aucune différence dans le prix ou la qualité des produits ».
Comment financer une telle réduction du temps de travail ? M. Larrouturou prend pour modèle le système initié par la loi Robien de 1996 – et qui a été en vigueur jusqu’au passage aux 35 heures au début du XXIe siècle.e siècle. Son principe était simple : si le passage à la semaine de quatre jours s’accompagnait d’un certain niveau d’embauche, il donnait droit à une exonération de cotisations chômage.
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