Par
Amine El Hasnaouy
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Le juge des référés de la cour administrative d’appel de Nantes (Loire-Atlantique) a rejeté la demande « manifestement irrecevable » d’un détenu du centre de détention d’Argentan (Orne) qui entendait contester la « prolongation » de son placement à l’isolement.
« Violence verbale et physique
L’administration pénitentiaire avait en effet ordonné le placement « urgent » de ce détenu à l’isolement pour une durée de « trois mois » – lors de son incarcération qui a débuté le 26 juillet 2022 et qui devait continuer jusqu’à 24 mai 2023Depuis son arrivée à Argentan, l’intéressé avait en effet fait l’objet de « vingt-huit rapports d’incidents », dont « vingt-trois » pour « violence verbale ou physique ” contre le personnel pénitentiaire.
Ensuite, « une levée d’isolement » a été initiée le 3 février 2023Cependant, la direction de la prison a dû prendre une nouvelle « décision d’urgence », 29 mars 2023le plaçant à nouveau en « isolement provisoire » : le prisonnier avait prononcé à trois reprises, entre 19 et 22 mars 2023« insultes » et « menaces » contre ses codétenus et le personnel. Il avait également « mis le feu à des papiers et des vêtements dans sa cellule » 28 mars 2023.
« De nombreux rapports d’incidents »
LE ” de nombreux rapports d’incidents” suffisaient donc à ” démontrer l’incompatibilité du requérant avec un placement en détention ordinaire “, avait jugé en première instance le tribunal administratif de Caen dans une décision du 19 avril 2024Son placement à l’isolement était « le seul moyen de prévenir une atteinte à la sécurité des personnes et de l’établissement ».
Mais le 6 juin 2024le détenu avait interjeté appel : il demandait l’annulation de ce premier jugement rendu contre lui. 25 juin 2024la cour administrative d’appel de Nantes l’avait invité à « régulariser sa demande par un avocat » dans un « délai de quinze jours ».
Il n’en demeure pas moins que « cette demande de régularisation est restée sans réponse », constate le juge des référés de la cour administrative d’appel de Nantes dans une ordonnance datée du 26 août 2024 et qui vient d’être rendu public.
Demande juridiquement « irrecevable »
Or, « les requêtes déposées devant la cour administrative d’appel doivent (…) être présentées, à défaut de quoi elles seront irrecevables, (…) par un avocat », précise le Code de justice administrative (CJA). Et la requête de ce détenu « ne fait pas partie de celles qui sont dispensées du recours à un avocat », relève le juge des référés de la cour administrative d’appel de Nantes. Dans la mesure où il n’a « pas procédé » à la « régularisation » de son dossier demandecelui-ci est donc juridiquement « inadmissible ».
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