Pou expert en mathématiques de base, il a du mal avec les chiffres. Un professeur de l’Ecole d’économie de Toulouse a été suspendu mercredi pour avoir parlé devant des étudiants contre l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, évoquant notamment un bilan erroné de 200.000 morts côté palestinien attribué à la revue médicale The Lancet.
« J’ai décidé de suspendre à titre conservatoire l’un de nos professeurs contractuels qui s’exprimait sur la situation au Moyen-Orient », a déclaré Christian Gollier, directeur de l’École d’économie de Toulouse (TSE), rattachée à l’université Toulouse-Capitole. Il a également annoncé l’ouverture d’une enquête administrative et rappelé « l’obligation de neutralité et de réserve des agents publics ».
Candidat sur une liste du Front de gauche en 2014
Dans un enregistrement audio diffusé sur la chaîne X par le compte pro-israélien Sword of Salomon, Benoît Huou assure ne pas comprendre pourquoi les athlètes israéliens ont pu concourir sous leur drapeau aux Jeux olympiques « alors que les Russes en ont été interdits ». Il dit n’avoir jamais vu « une telle boucherie » et accuse la France de « cautionner tacitement cette honte ».
���� REPORTAGE : De retour à l’École d’économie de Toulouse (@TSEinfo), le professeur Benoît Huou a livré une diatribe anti-israélienne devant un amphithéâtre de 200 étudiants, pleine de désinformation (200 000 morts à Gaza), d’appels au boycott, et surtout… pic.twitter.com/iux4HLsTlN
— SwordOfSalomon (@SwordOfSalomon) 4 septembre 2024
Il évoque également, comme moyens de pression pour obtenir un cessez-le-feu, la possibilité de participer à des manifestations ou de « s’enquérir » des campagnes de boycott de certains produits israéliens.
«Ces propos sont inacceptables», a réagi la ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. Selon le quotidien La dépêche, Benoît Huou, 35 ans, s’est présenté aux élections municipales de 2014 à Toulouse sur la liste du Front de gauche de Jean-Christophe Sellin.
Une projection présentée sous forme de bilan
L’enregistrement mentionne également un bilan de « près de 200 000 morts » à Gaza, attribué au journal médical La Lancette. Si le chiffre de 186 000 victimes apparaît bien dans ce bilan, il correspond en réalité à une projection statistique à long terme du nombre de victimes que la guerre pourrait causer, qui n’inclut pas seulement les personnes tuées directement par les combats mais aussi les décès liés aux conséquences des hostilités, comme la crise sanitaire et humanitaire.
À LIRE AUSSI Otages exécutés : le Hamas intensifie la torture psychologique pour fracturer Israël
L’attaque du 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza vers le sud d’Israël a fait 1.205 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. En réponse, Israël a lancé une offensive tous azimuts à Gaza qui a fait jusqu’à présent au moins 40.861 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.