un scientifique analyse “Sous la Seine”, le nouveau film de Netflix

C’est un film qui risque de refroidir les athlètes des Jeux olympiques, à deux mois de la cérémonie d’ouverture à Paris. Sous la Seine sort mercredi 6 juin sur Netflix, avec un scénario digne de Dents de mer : un requin sanguinaire est repéré dans la rivière de la capitale, 24 heures avant une épreuve de triathlon. Evidemment, le lien est vite établi avec la cérémonie d’ouverture et les épreuves olympiques qui doivent se dérouler dans la Seine.

Alors les sportifs doivent-ils s’inquiéter ? Un requin mangeur d’hommes dans la Seine est-il crédible ? Ce n’est pas forcément rassurant, mais pour le scientifique Éric Clua, ce film contient une part de vérité : “Le scénario est crédible, c’est-à-dire qu’il existe certains requins, je pense notamment aux requins bouledogue, qui sont euryhalins. C’est un mot barbare de dire simplement qu’ils sont capables de vivre aussi bien en eau de mer qu’en eau douce.

Sauf que dans Sous la Seine, ce n’est pas un requin bouledogue mais un requin mako, une espèce présente dans les grands fonds, pas dans les rivières. C’est en fait l’une des intrigues du film.

Quant aux scènes de carnage, le spécialiste du comportement des requins préfère rassurer : “C’est vrai que les requins peuvent attaquer les humains, mais un requin ne va certainement pas se précipiter ainsi dans la foule, parmi des dizaines de plongeurs.”

L’armée mobilisée pour traquer le requin, la Seine transformée en bain de sang… Il faut prendre ce film pour ce qu’il est : une fiction et non un documentaire. “Le problème est que les gens continuent de penser que les requins sont potentiellement dangereux pour les humains, mais quand on regarde les chiffres, c’est absolument ridicule. Dans une année moyenne, il y a 100 morsures de requins sur les humains et seulement entre cinq et dix sont fatal”, tempère Éric Clua. Même si le réalisateur tente de promouvoir la défense de la biodiversité, il semblerait que ce ne soit pas ce film qui redore l’image des requins.