Pas d’attentats à déplorer, une criminalité apparemment en baisse, du moins dans les espaces dédiés aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP), des tribunaux qui fonctionnent bien. Le bilan – encore provisoire – des JO de Paris 2024 en matière de sécurité et de justice est incontestablement positif. Mais il doit être relativisé avec les immenses moyens déployés : personnels mobilisés au complet, congés reportés, primes et moyens distribués sans compter. Si le contrecoup est certain en termes budgétaires, il le sera aussi en termes d’État de droit, tant les dispositions extraordinaires ont été utilisées massivement.
Hormis l’échec initial, qui a consisté à ne pas détecter la préparation d’un sabotage concerté, dans la nuit du 25 au 26 juillet, visant des lignes ferroviaires à grande vitesse, la JOP s’est déroulée sans aucune alerte ni incident du côté de la menace terroriste. Un résultat salué, mercredi 11 septembre sur Franceinfo, par le procureur national antiterroriste, Olivier Christen. Les craintes étaient toutefois vives, notamment concernant la menace dite endogène et les attaques au couteau, particulièrement difficiles à prévenir.
Dans une interview accordée à Journal du dimanche (JDD) du 1euh En septembre, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, attribue ce bilan positif aux mesures prises durant les mois et les semaines précédant les Jeux. Elles vont du chiffre effarant de 1,2 million d’enquêtes administratives menées sur des personnes accréditées pour les JO ou, en marge des Jeux, aux 559 mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Mica), restrictions de déplacement, imposées à des personnes jugées potentiellement dangereuses, en passant par les 848 visites domiciliaires − l’équivalent de perquisitions administratives. A l’occasion des JO, selon les chiffres communiqués par Place Beauvau à JDD92 expulsions ont été prononcées ainsi que 20 déchéances de nationalité (d’étrangers condamnés pour terrorisme).
Jamais depuis l’état d’urgence, instauré au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, autant de mesures restrictives des libertés n’avaient été prises. Le recours aux Micas a été particulièrement massif et indistinct. Elles ont visé une large proportion de personnes qui n’avaient jamais été condamnées ni même inculpées ou arrêtées en lien avec des actes de terrorisme. Elles ont toutes été émises fin juin ou début juillet pour une durée de trois mois, dépassant ainsi largement la période des Jeux olympiques. Elles ont également donné lieu à 154 condamnations pour violation des restrictions de circulation ou de l’obligation de pointage.
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