« Qui nous écoute vraiment ? » : sept ans après le lancement du mouvement #Metoo, une centaine de personnalités, dont de nombreuses actrices, réclament, dans une pétition publiée mardi, une loi globale contre les violences sexuelles.
« Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers », écrivent les signataires de cette pétition également publiée par le quotidien Le Monde et initiée par La Fondation des Femmes, #Metoomedia et l’actrice Anna Mouglalis.
« Nos discours #Metoo ont révélé une réalité enveloppée de déni : les violences sexistes et sexuelles sont systémiques et non exceptionnelles. Mais (…) qui nous écoute vraiment ?
Parmi les signataires figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les auteurs Leila Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora et le comédien Philippe Torreton.
« Depuis sept ans, nous parlons pour nous-mêmes et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire », écrivent-ils. « Nous ne sommes pas des chiffres : des femmes et des hommes de tous horizons professionnels, nous nous rassemblons pour réclamer une loi globale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens. Car malgré le courage des victimes, c’est une impunité qui grandit. «
Les signataires jugent notamment « inacceptable » que le taux de non-lieu des plaintes pour violences sexuelles « ait atteint le taux fou de 94 % en 2022 » et préviennent qu’ils n’acceptent plus « les effets d’annonces sans suite ».
« L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard catastrophique de la France dans ce domaine », estiment-ils, en référence à l’engagement pris en mars par Emmanuel Macron.
Les signataires réclament « une loi globale qui clarifiera, entre autres, la définition du viol et du consentement, introduira celle de l’inceste, jugera les violeurs en série pour tous les viols connus, étendra les ordonnances de protection aux victimes de viol, facilitera la collecte des preuves, créer des brigades spécialisées, interdire les enquêtes sur le passé sexuel des victimes.
Cette loi doit également permettre « un accès immédiat et gratuit aux soins de psycho-traumatologie, pour enfin donner les moyens financiers à cette politique publique et aux associations qui la mettent en œuvre », ajoutent-ils.
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