une chanson dans la tempête

jeIl y a des lectures indispensables quand les temps redeviennent fous. Non pas qu’elles consolent de la situation, mais parce qu’elles redonnent, tout de même, un peu de force au cœur, à l’âme, en leur chuchotant que tout n’est pas perdu dans l’être humain. La situation en Ukraine, au Moyen-Orient, les enfants déplacés, les otages abandonnés et assassinés, les bombardements massifs, la torture, donnent parfois envie de relire Homère, l’auteur du poème le plus dur et le plus beau sur la guerre, L’Iliade.

Le chant XXIV résonne encore particulièrement aujourd’hui. Pas de bourdon pourtant chez Homère, mais un grand guerrier, Achille, qui se défoule sur le cadavre d’un autre grand guerrier, Hector, sous les yeux du père de ce dernier, le roi de Troie, Priam. Les deux hommes vont se rencontrer, le vieillard venant réclamer à son meurtrier le corps mutilé, souillé, de son fils. Après une longue joute oratoire, Achille éclatera en sanglots, rejoignant dans sa douleur le père de son ennemi qui lui rappelle son propre père.

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Digne de gloire

C’est l’une des chansons de L’Iliade le plus admiré depuis l’Antiquité, peut-être parce qu’il montre qu’un guerrier est digne de gloire (kléos) aussi lorsqu’il parvient à transcender sa colère. L’helléniste Jocelyne Peigney consacre, aux Belles Lettres, un commentaire lumineux (collection “Commentario”, 352 p., 25,90 €) à ce chant final qui voit éclore une trêve comme une fleur (…) Lire la suite