Le visage gonflé. Une femme rapporte sur les réseaux sociaux avoir été agressée physiquement par plusieurs hommes dans la nuit de samedi à dimanche 2 juin à Montpellier (Hérault) alors qu’elle se trouvait avec sa compagne en marge d’un festival.
“Victime d’une agression physique et homophobe, cinq types sont tombés sur moi dans la rue et m’ont tabassée”, a écrit Laura sur Instagram avec des photos montrant son visage tuméfié.
Interrogée par la page Instagram « Paint.media », la Montpelliéraine explique qu’elle était assise sur un trottoir dans la rue avec sa copine, lorsqu’un homme a commencé à se moquer d’elles. Après lui avoir expliqué qu’elle ne voulait pas discuter avec lui, une amie de cet homme est arrivée.
“Elle m’a dit ‘tu agis comme un homme, tu veux être un homme. Si tu veux être un homme, bats-toi comme un homme'”. Une fois cette phrase prononcée, la jeune femme a déclaré “n’avoir pas eu le temps de répondre” que l’homme “lui avait déjà donné un coup de poing au visage”.
« J’y serais resté »
L’agresseur a été rejoint par plusieurs autres hommes. “Heureusement que j’étais accompagné de mes amis et de ma copine sinon je serais resté là”, ajoute la victime sur Instagram.
Laura dénonce également l’inaction des six policiers qui se trouvaient à proximité, selon elle. « Gérald Darmanin, j’ai appelé la police juste après mon agression, ils n’ont pas bougé d’un mètre pour aller voir les agresseurs qui étaient à une rue. (…) Qu’ont-ils fait? Ils m’ont attaqué. Ils m’ont dit de me calmer, auquel cas ils me placeraient en garde à vue ! Et après cela, ils m’ont suivi dans la rue et m’ont dit de quitter les lieux, me laissant rentrer seul à la maison ?
Malgré cela, la Montpelliéraine s’est rendue dans un commissariat avec l’intention de porter plainte. Mais la police refuse, lui demandant un certificat médical, celui-ci n’est donc pas obligatoire dans le cadre de cette démarche.
“Quelle blague! (…) Ce pays est une honte ! Laura commente.
Elle ajoute ensuite qu’elle a finalement réussi à porter plainte, auprès d’un policier “en tongs de plage qui avait hâte de rentrer chez lui” et qui a refusé de mentionner l’inaction des policiers qui se trouvaient à proximité d’elle au moment des faits. .
“Pas de chance pour moi car je suis une femme, lesbienne et féministe qui a été prise pour une folle hystérique après avoir été tabassée”, a-t-elle finalement lâché sur le réseau social.
Le préfet dénonce une agression « parfaitement inacceptable »
Adressant “tout son soutien” à Laura pour cette agression “parfaitement inacceptable”, le préfet de l’Hérault a dit espérer sur X ce jeudi 6 juin que les “agresseurs seraient rapidement identifiés”.
Il a également affirmé avoir demandé à la Direction interministérielle de la Police Nationale du département de « faire le point » sur la manière dont la victime a été accueillie au commissariat pour porter plainte et d’avoir « sensibilisé » le procureur de la République sur cette affaire.
Des “clarifications” ont également été demandées à la police nationale par le maire socialiste de la ville Michaël Delafosse qui a apporté “tout son soutien” à la victime.
Article original publié sur BFMTV.com