MIGUEL MEDINA / AFP
Un an après Wuambushu, le gouvernement lance ce mardi 16 avril une deuxième opération « Mayotte place net » (photo prise à Mayotte en décembre 2022).
MAYOTTE – Une deuxième opération anti-migrants dans le 101e département français. Un an après la première opération « Wuambushu » (“reprise”en mahorais), un deuxième est lancé ce mardi 16 avril à Mayotte, selon les informations de franceinfo, confirmées par Le Parisien.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé lundi la tenue d’une conférence de presse de Gérald Darmanin et Marie Guévenoux, ministre déléguée chargée de l’Outre-mer, ce mardi à 10 heures, au sujet de « la lutte contre l’immigration irrégulière et la délinquance à Mayotte ».
“Deux opérations ont été menées conjointement depuis l’aube”, “une par la police et une par la gendarmerie”, déclaré sur France 2 le ministre délégué à l’Outre-mer, précisant que «quatre cents policiers et gendarmes» étaient déjà sur le terrain.
Les objectifs de cette nouvelle opération restent les mêmes : lutter contre l’immigration clandestine, détruire des bidonvilles et des centaines de « bangas » (petites cabanes faites de tôle et d’argile) et mettre fin à l’insécurité dans cette île de l’océan Indien. .
« Nous assistons à des violences urbaines très importantes, avec des jets de pierres et des affrontements très violents qui détruisent la vie des habitants. Le premier objectif est donc de neutraliser les personnes derrière ces actes, principalement les chefs de gangs. explique Marie Guévenoux au Parisien.
Pour cette deuxième opération, également appelée « Mayotte dégage une place », le gouvernement va déployer 400 policiers, gendarmes et militaires, ont appris nos confrères. Elle durera plusieurs semaines, jusqu’à fin juin, mobilisant au total 1.700 policiers à tour de rôle. En mer, un bateau devrait également être déployé dans le canal du Mozambique pour bloquer le trafic migratoire en provenance des Comores.
Par ailleurs, selon franceinfo, il y aura aussi « spécialistes »c’est-à-dire les agents de la police des frontières et de la police judiciaire, pour mieux cibler les arrestations.
La première opération anti-migrants, lancée en avril 2023, a été largement critiquée par les associations de défense des droits humains, et devrait l’être à nouveau. D’autant qu’elle intervient dans un contexte encore plus tendu après l’annonce par Gérald Darmanin mi-février de la fin du droit foncier dans ce département français.
En 2023, les objectifs n’avaient pas été atteints. 700 bangas au lieu de 1000 ont été détruits en près de 9 mois, rappelle Le Figaro. 60 arrestations liées à des gangs et 25 000 expulsions d’étrangers en situation irrégulière ont également eu lieu. Un bilan que l’exécutif souhaite désormais améliorer.
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