Le président de l’Union sociale pour le logement dénonce le projet de loi présenté par le gouvernement sur le logement. Un texte qui « ne changera pas la donne » selon elle.
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« La crise du logement est extrêmement grave et on nous propose une petite loi extrêmement technique qui est censée changer la donne », fustige l’ancienne ministre écologiste du Logement Emmanuelle Cosse vendredi 3 mai sur franceinfo. Celui qui dirige désormais l’Union sociale pour le logement, l’organisation représentative du secteur HLM, voit dans le projet de loi présenté ce vendredi en Conseil des ministres de “démagogie”.
Le texte défendu par le ministre Guillaume Kasbarian prévoit d’assouplir la loi SRU, imposant aux villes un taux de 20 ou 25% du logement social. Désormais, les logements intermédiaires aux loyers plus élevés seront pris en compte. Selon Emmanuelle Cosse, cette réforme est « une contestation incompréhensible de la loi SRU qui est l’un des fondements de la République ». Logement intermédiaire “ne changera pas la situation” Pour “des communes qui n’ont même pas 10% de logements sociaux 20 ans après l’application de la loi”elle regrette.
« Ce qu’il faut avant tout, c’est une défense sans faille de l’application de la loi SRU », a-t-elle plaidé. Sur un peu plus de 2.100 communes soumises à cette loi, environ 1.100 sont hors normes sur la période 2020-2022, selon le ministère. Pour l’ancien ministre du Logement de François Hollande, il faut que “Chaque semaine, les préfets voient avec les communes récalcitrantes pourquoi ils ne construisent pas, pourquoi tel terrain n’a pas été transformé en logements sociaux plutôt qu’en aménagement privé.”
« Le plus petit nombre de permis de construire »
Elle porte également un regard sans concession sur le projet de loi. Face à une crise du logement sans précédent, « il faut développer une offre massive de logements », elle se défend. Or, “il y a du feu et nous offrons une goutte d’eau”, souligne-t-elle. Parmi ceux-ci “gouttes d’eau”le gouvernement a introduit des dispositions pour mettre fin plus facilement au bail des locataires les plus riches. “Si on met des règles d’éthique de fonctionnement sur le parc HLM, il n’y a pas de problème” mais cela ne concerne que “quelques milliers de locataires” alors que le nombre de foyers en attente de HLM a atteint un niveau record de 2,6 millions.
“Nous avons des propositions qui portent sur un sujet très démagogique”» met à mal celui qui est à la tête de la confédération des bailleurs sociaux. “Aujourd’hui, le ministre choisit d’orienter sa communication vers les locataires HLM ‘aisés’ qui n’existent pas ou sont très minoritaires à l’heure où nous avons le moins de permis de construire”elle a dénoncé.