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«Une pluie de projectiles»… La police raconte le chaos d’une tragique Fête de la Musique

Au tribunal de Rennes,

« Ma question vous dérange ? “. Silence. L’homme qui dirige le tribunal correctionnel de Rennes est éteint. Les épaules rentrées sous sa veste en cuir marron, il marmonne une réponse à peine audible. “Oui, c’est un peu gênant.” Le témoin appelé à la parole n’est pourtant pas connu pour sa sensibilité. Devant les juges, David se présente comme le leader du Bac Nuit de Nantes. Le 22 juin 2019, c’est lui qui dirigeait l’équipe de la brigade anticriminalité. chargé d’intervenir sur Wilson Quay, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour danser au son de la techno.

Une opération policière controversée

Lors de cette nuit tragique, Steve Maia Caniço est tombé dans la Loire. Son corps sans vie a été retrouvé cinq semaines plus tard. Cinq ans après le décès de l’animateur périscolaire de 24 ans, le commissaire Grégoire Chassaing est le seul à siéger, cette semaine, sur le banc des accusés. Le policier, aujourd’hui âgé de 54 ans et récemment promu à Lyon, est poursuivi pour homicide involontaire. De quoi est-il accusé ? Ayant mené une opération controversée des forces de l’ordre au milieu de fêtards parfois gravement ivres.

La question « délicate » de l’avocat du commissaire concerne l’usage des gaz lacrymogènes. Comment expliquer que le commissaire Chassaing soit le seul accusé alors que le patron de Bac de nuit vient d’admettre avoir lancé plusieurs grenades lacrymogènes MP7 ? «Oui, j’en ai jeté. Peut-être deux ou trois. Et non, on ne m’a pas ordonné d’en tirer. C’était mon initiative. Pour moi, c’était la seule arme utile», explique le policier.

“Je ne pouvais même pas voir où était l’eau”

Cette nuit-là, il agissait sous les ordres du commissaire Grégoire Chassaing. Un policier expérimenté au service impeccable qui a cependant manqué de prévoyance dans son action, comme le relève l’IGPN dans son rapport. Elle a estimé que l’opération avait “objectivement augmenté le danger de chutes” dans la Loire même si le risque était “déjà important”. « Je n’ai même pas vu où était l’eau », témoigne le responsable du ferry de nuit.

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S’il était à ce point aveuglé, c’est parce qu’il était confronté à « un effet tunnel », décrit-il. Alors qu’ils se dirigeaient vers la sonorisation numéro 9 pour lui demander à nouveau d’éteindre le son, les policiers ont été visés par des projectiles. «Je n’aurais jamais pensé que nous allions vivre ça. C’est arrivé soudainement. En quelques secondes, nous recevons une pluie de projectiles. Des cailloux, des bouteilles, des pavés… Tout ce qui leur tombait sous la main. Heureusement, nous portions des casques », raconte David. Le policier n’est pas le seul à décrire ce déluge à la barre. Avant lui, Nathalie dresse le même tableau. Ayant longtemps vécu en banlieue parisienne, la policière était « habituée » aux violences urbaines. « Mais c’était différent. Les gens venaient vers nous pour nous insulter et nous jeter des objets. Je n’ai jamais vu ça”.

« Les gens nous insultaient, on nous crachait dessus »

Choquée, la policière explique qu’elle est venue en aide à un collègue tombé au sol et dont certains fêtards tentaient d’arracher le casque. “Avez-vous été gêné par le gaz?” », demande l’avocat de la famille de Steve. “Je ne m’en souviens pas.” Thomas, qui officiait ce soir-là avec son chien, parle aussi des violences qu’il a subies. « J’ai entendu que le ton montait et aussitôt, des projectiles nous ont été lancés. Les gens nous insultaient, on nous crachait dessus. Il y avait des gens qui essayaient de donner des coups de pied à mon chien.

Attentif à tous ces détails, l’agent n’est pas intervenu lorsque les personnes présentes ont crié que des personnes étaient tombées à l’eau. Il a fallu l’ordre du grand chef, resté au poste de commandement, pour que les gaz lacrymogènes s’arrêtent complètement à 4h51 du matin, bien après la chute de Steve Maia Caniço et de plusieurs autres personnes, qui accusent les gaz d’avoir asphyxié et désorienté. eux, au point de les conduire dans la Loire.

Jugé pour homicide involontaire, le commissaire Grégoire Chassaing doit être entendu ce mercredi en fin de journée. Une première prise de parole publique depuis le drame, il y a presque cinq ans.

Anna

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