une polémique autour de l’impréparation des troupes ukrainiennes face à l’offensive russe

Alors que l’offensive russe se poursuit près de Kharkiv, une controverse est entrée dans le débat ukrainien sur le manque de préparation des troupes.

Face à l’offensive russe en cours près de Kharkiv, l’Ukraine a remplacé son commandant militaire dans la région. Lundi 13 mai, la ville de Vovchansk, quasiment déserte, semble quasiment rayée de la carte après les attaques russes. Dans ce contexte, sur les réseaux sociaux, la polémique sur l’impréparation de l’armée ukrainienne s’intensifie, lancée justement par un militaire.

Les alertes sont incessantes dans le secteur de Kharkiv. Lundi matin, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleh Siniehoubov, a évoqué une situation difficile, mais a ajouté : « situation contrôlée par les militaires ». Concernant la ville de Vovchansk, 17 000 habitants avant la guerre, les évacuations se poursuivent. Il reste actuellement dans la ville bombardée environ 200 à 300 personnes qui se cachent dans des abris et dont certaines refusent toujours de quitter la ville.

Un responsable d’une organisation d’aide aux réfugiés de Kharkiv raconte à franceinfo que la ville est en train d’être rayée de la carte. Pour lui, ce n’est qu’une question de jours. Vovchansk est encerclée par les forces ennemies. Tout autour, évidemment, d’autres localités sont touchées : 1 600 personnes doivent encore être évacuées dans la journée.

Critiques du côté ukrainien

Fait rare, une polémique a vite fait boule de neige sur les réseaux sociaux. Lorsqu’un ancien entrepreneur de Kharkiv, aujourd’hui commandant des forces spéciales, Denys Yaroslavsky – largement suivi sur Internet – déclarait : « la première ligne de défense n’existe pas ». “Pas de fortifications, pas de mines, il écrit, l’ennemi est entré librement dans la zone grise. Le militaire est allé jusqu’à parler de sabotage.

Une publication qui est rapidement devenue virale. Les autorités ont immédiatement réagi. Pour faire face à l’ennemi dans la région de Kharkiv, détaille l’armée, trois lignes de défense ont été construites. C’est la troisième, la plus éloignée du front, distante de 17 à 35 kilomètres, qui est aujourd’hui la mieux équipée, en abris en béton armé. Oleksandr Yakovets, est le général de brigade, chargé des lignes de défense dans la région de Kharkiv : « Dans la région de Kharkiv, ces travaux sont effectués sous le feu constant de l’ennemi, même à une distance de 15 à 17 kilomètres ! La première ligne est ce qu’on appelle la ligne de front. Bien entendu, elle est occupée et équipée par les unités militaires elles-mêmes. Il n’est malheureusement pas possible d’y installer des équipements lourds ou des structures en béton armé. L’armée ukrainienne insiste : veillez à ne pas faire le jeu de l’ennemi et à ne pas dévaloriser les efforts des unités du génie militaire, ainsi que du personnel civil qui, chaque jour, prend des risques au péril de sa vie.