Drôle de lieu pour un point de presse. Mercredi 11 septembre, quelques adjoints de la maire de Paris, la socialiste Anne Hidalgo, ont rencontré des journalistes porte de Vincennes, sur l’un des ponts enjambant le périphérique. Un immeuble à droite, un immeuble à gauche, et au milieu, un flot de voitures qui s’écoulent jour et nuit sur l’autoroute urbaine. Le bruit est incessant, ponctué de sirènes de police. « Ici, on a du mal à s’entendre à cause du trafic. Et les gens en souffrent tous les jours, et surtout toutes les nuits. »souligne l’écologiste David Belliard, adjoint chargé des transports.
Dans la polémique qui a suivi l’annonce par Anne Hidalgo, lundi 9 septembre, de l’abaissement de la vitesse maximale sur le périphérique de 70 km/h à 50 km/h à compter du 1er septembreeuh En octobre, l’objectif des députés de la mairie de Paris était donc de rappeler concrètement les enjeux. « Cette mesure sera efficace pour améliorer le confort nocturne (résidents locaux).Pouvoir dormir est un droit”a rappelé M. Belliard.
« Nous avons une forte volontéa expliqué le premier adjoint, Patrick Bloche, limiter les nuisances générées par le périphérique qui impactent un demi-million de personnes vivant à Paris intra-muros ou dans les communes limitrophes : pollution de l’air, nuisances sonores. Il y a 30% de cas d’asthme en plus chez les enfants qui habitent à moins de 500 mètres du périphérique, expliquent-ils. Sans parler de la sécurité routière : « Il y a moins d’accidents à 50 km/h qu’à 70 km/h »a déclaré M. Bloche.
Mais le même jour, le conseil régional d’Ile-de-France, présidé par Valérie Pécresse (Les Républicains, LR), a voté une motion demandant à la maire de Paris « abandonner son projet » en dénonçant son « caractère unilatéral ». Une critique formulée également par l’un des groupes d’opposition au Conseil de Paris, Changer Paris (rassemblant des élus LR et centristes). Son président, David Alphand, dénonce « une approche solitaire qui ne repose en aucune façon sur des données objectives et scientifiques ». Pour lui, il aurait fallu “consulter les Parisiens ; faire une étude d’impact car les travaux récents ne vont pas dans le sens de M.moi Hidalgo ; faire une expérience ; puis une évaluation avant de prendre une mesure définitive”.
En réponse, Patrick Bloche fustige une opposition qui « J’ai voté contre toutes les mesures prises au cours des vingt-trois dernières années » pour réduire la place de l’automobile à Paris. L’ancien député socialiste s’adresse à Valérie Pécresse : « Nous sommes en 2024, pas dans les années 60 ou 70. Vivez votre époque ! » En réponse aux critiques adressées à M.moi Hidalgo, son premier adjoint, assure que« Il y a eu une consultation » en 2018, alors “une mission d’information et d’évaluation du conseil de Paris, conduite par un élu de la majorité et un élu de l’opposition, dont le rapport préconisait une régulation du périphérique, et notamment de sa vitesse maximale”. Mais aux yeux de M. Alphand, la maire de Paris n’a fait que reprendre « quelques lignes pour justifier sa décision ».
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