Le rock a produit suffisamment d’images pour produire de riches bandes dessinées. La preuve avec The Velvet Underground vu par Koren Shadmi et l’enquête menée par Arnaud le Gouëfflec et Nicolas Moog dans les traces du punk et du rock alternatif français des années 80.
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Les noms Lou Reed, John Cale, Maureen Tucker, Sterling Morrison et Nico vous disent quelque chose ? Au milieu des années 1960, ces jeunes incarnaient une alternative sombre et angoissée au rock californien dont raffolaient les hippies.
Fabriqué à New York
Leur groupe est nommé Le Velvet Underground ; leur camp de base est New York ; et ils gravitent dans la sphère du pape du Pop art, Andy Warhol.
Le Velvet Underground, dans l’effervescence de la Warhol Factory décortique le mythe en s’intéressant à la relation entre les deux frères ennemis de Velours : Lou Reed et John Cale. Deux enfances difficiles : électrochocs pour Lou, une adolescente de Long Island ; dépression sévère pour John, dans une famille dysfonctionnelle au Pays de Galles. Les textes de Lou racontent la vie en marge, au ras du sol, parmi les drogués et les prostituées. Au violon, John insuffle au rock les expérimentations contemporaines du moment.
Sexe, drogue, ennuis et célébrité. L’auteur de cette bande dessinée, Koren Shadmi, un New-Yorkais de Brooklyn, note que la mission de Velours était d’exaspérer, de déranger et de dérouter son auditoire. Au fil du temps, l’avant-garde d’hier est devenue classique.
Le Velvet Underground, dans l’effervescence de la Warhol Factory édité par Boîte à Bulles.
Fabriqué en France
Leurs noms étaient Buisson à baies noires, AUTRE, La souris délabrée, les voyous, Les garçons bouchers, Parabellum Et LE Wampas…entre autres. Dans Vivre libre ou mourirle scénariste Arnaud Le Gouëfflec et son ami Nicolas Moog, le dessinateur, refont le film d’une époque – celle d’avant Internet – où la rébellion musicale se propageait sur cassettes et par le bouche à oreille.
Ils retrouvent les héros du micro un peu rangés dans les voitures, parcourent la France pour glaner des souvenirs, revisitent en noir et blanc les images – affiches, costumes, coupes de cheveux et tatouages – qui imprégnaient la rétine, pendant que les décibels tordaient les cerveaux. Bref, Vivre libre ou mourir, c’est la carte de France du riff méchant et du hurleur furieux. Ça pique sérieusement !
Vivre libre ou mourirédité par Glénat.