Lu 9 juin au soir, les groupes ECR et ID pourraient représenter près de 170 des 720 sièges du Parlement européen, faisant de l’extrême droite la deuxième force politique du continent. Un résultat qui pourrait conduire à un changement de paradigme après des décennies de consensus des « partis de gouvernement » allant des alliances de droite aux écologistes. Alors que Strasbourg semblait jusqu’ici épargnée des mouvements à l’œuvre au sein des nations de l’Union européenne, l’extrême droite aura même le luxe d’avoir des divergences internes. En effet, le groupe ECR, héritage politique européen du conservatisme britannique, défend l’entreprise, soutien sans réserve à l’Ukraine, tandis que ID, d’inspiration populiste, affiche un positionnement plus étatique et hostile à l’Otan.
Ces divergences apparaissent désormais très superficielles au regard de l’enjeu politique auquel elles sont confrontées. Marine Le Pen a récemment contacté Giorgia Meloni pour la formation d’un groupe unique, ce que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a récemment réclamé dans la presse française. Le célèbre magazine britannique L’économiste semble l’avoir bien compris avant nous, identifiant dans son dernier titre les deux femmes, aux côtés d’Ursula von der Leyen, comme celles qui « façonneront l’Europe ». Le même L’économiste qui avait représenté, au lendemain de sa victoire en 2017, un Emmanuel Macron marchant sur l’eau avec le sous-titre « L (…) Lire la suite