VIDÉO. Michel-Edouard Leclerc, “le patron préféré des Français”… qui n’est pas vraiment un patron

La marque qui porte son nom est-elle vraiment la moins chère, comme le proclame son slogan ? En tout cas, la figure la plus médiatisée de la grande distribution est Michel-Edouard Leclerc. D’après les mesures effectuées pour « Enquête complémentaire » par le cabinet spécialisé Cision, entre septembre 2022 et mai 2023, il a été présent (ou cité) dans les médias 3 229 fois. C’est deux fois et demie plus qu’Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour. Cette notoriété lui donne accès aux plus hautes sphères du pouvoir pour défendre ses intérêts. Depuis quarante-cinq ans, les Français le voient sur leurs téléviseurs et l’entendent à la radio. Mais savent-ils qu’il n’est pas propriétaire des centres Leclerc, ni même actionnaire ?

Un héritier sans royaume, ni propriétaire, ni actionnaire

L’enseigne Leclerc appartient à 544 commerçants, tous indépendants. Michel-Edouard Leclerc, le fils du fondateur de la petite épicerie bretonne où tout a commencé, je n’en ai jamais possédé. Il n’est même plus salarié du groupe. En 2013, il crée sa société de conseil, MEL SDC, qui libère un peu plus de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, dont 2 millions d’euros de dividendes.

En plus d’être un super-consultant qui sillonne la France pour promouvoir l’image de la marque, Michel-Edouard Leclerc reste président du comité stratégique. En mars 2023, lors d’un job dating, il déclare que « Travailler chez Leclerc a beaucoup de sens, car c’est une marque très engagée, engagée sur ses territoires, engagée socialement… », ou : « Je pense que la marque, aujourd’hui, est une très bonne marque employeur. C’est la marque où vous devriez être ! Pour Magali Picard, journaliste au magazine LSA et auteur d’un Enquête sur Michel-Edouard Leclerc (éd. Plon), “C’est comme s’il était un consultant externe qui facturait ses prestations, les inaugurations de magasins et d’entrepôts, les prestations médias, dans les centres Leclerc.”