CONTREC’est peut-être « l’effet JO », cette capacité attribuée aux Jeux olympiques d’accélérer certaines choses dans le pays qui les accueille. Mais en ce qui concerne la vidéosurveillance algorithmique (VSA), cet effet n’était pas attendu aussi rapidement. Les Jeux devaient certes servir de test à l’usage de ces techniques d’intelligence artificielle, selon la loi dite olympique, adoptée en avril 2023. Mais il s’agissait de prendre plusieurs mois (jusqu’en mars 2025) avant d’en tirer les leçons et , éventuellement, envisagez d’aller plus loin. On peut cependant se demander si l’on ne s’achemine pas désormais vers la pérennisation de cette vidéosurveillance dite « intelligente ».
Le 12 juin, les députés reprendront, en commission des lois, l’examen d’un projet de loi relatif au renforcement de la sécurité dans les transports. Parmi les multiples mesures qui y sont prévues, une a fait réagir la Quadrature du Net, association de défense des libertés : celle de la nouvelle expérimentation permettant d’exécuter un logiciel d’analyse algorithmique sur certains enregistrements de vidéosurveillance.
Sur le papier, ce nouveau test s’annonce différent de l’expérimentation actuelle, aussi bien dans les transports que dans l’espace public (comme c’est le cas jusqu’au 8 juin à Rolland Garros). Actuellement, il s’agit de réaliser une analyse automatique et en temps réel des images de vidéosurveillance pour détecter des scénarios prédéfinis (mouvements de foule, intrusions dans des zones interdites, etc.) et d’envoyer, en direct, un signal à un opérateur qui peut décider ou non d’intervenir. face à un risque sécuritaire.
Or, ce qui est proposé pour les transports – le test pourrait se terminer, selon la version actuelle du texte, en 2027 – consiste en un traitement algorithmique a posteriori. Il s’agirait d’utiliser un logiciel permettant, sur demande dans le cadre d’une information judiciaire, de retrouver plus rapidement et de transmettre des enregistrements dans lesquels « une infraction a été commise » ou sur lequel se trouve un suspect.
Des doutes sur la détection des bagages
Reste que le timing peut poser question car l’expérimentation du VSA dans le cadre de grands événements n’a fait l’objet que d’un nombre limité de tests opérationnels dans l’espace public. Et il faudra attendre la fin de l’année au plus tard pour qu’un rapport d’évaluation soit remis au gouvernement.
Malgré ces retours limités, le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a tenu à saluer, lors d’un point d’avancement le 14 mai, les résultats obtenus lors des tests de transports. La « périmétrie », nom donné à la détection automatique d’un franchissement de zone, semble donner satisfaction, par exemple pour détecter une personne présente sur les voies. Toutefois, selon les autorités, d’autres types d’usages suscitent des doutes, comme la détection de bagages oubliés. En examinant les différents décrets autorisant le déploiement du VSA, certains scénarios prévus par la loi n’ont, pour l’instant, fait l’objet que d’un seul test opérationnel.
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