Des mesures fiscales augmentant les taxes environnementales sur les transports figureront dans le budget de l’État 2025, qui sera prĂ©sentĂ© le 10 octobre.
Si la dette budgĂ©taire est aujourd’hui le dossier le plus urgent du nouveau gouvernement Barnier, le Premier ministre affirme n’avoir pas oubliĂ© le « dette Ă©cologique ». « Une autre Ă©pĂ©e de Damoclès » au-dessus de nos tĂŞtes, a-t-il jugĂ© mardi lors de son discours de politique gĂ©nĂ©rale Ă l’AssemblĂ©e nationale. Et il a trouvĂ© le moyen de faire d’une pierre deux coups : le prochain budget de l’Etat, pour l’annĂ©e 2025, qui sera prĂ©sentĂ© le 10 octobre, prĂ©voit un durcissement de la fiscalitĂ© environnementale, notamment sur les transports. L’objectif Ă©tant un verdissement de l’économie, a indiquĂ© ce mercredi une source gouvernementale.
« Il faut essayer de transformer notre fiscalitĂ© pour qu’elle soit plus verte. (…) Nous devons avoir une fiscalitĂ© plus Ă©cologique pour nous permettre de rĂ©ussir la transition”a dĂ©clarĂ© le ministre dĂ©lĂ©guĂ© aux Transports François Durovray sur BFMTV ce mercredi matin. Le prochain projet de loi de finances (PLF) comportera des mesures relatives aux vĂ©hicules thermiques, ainsi que le bonus-malus Ă©cologique. Un renforcement du malus automobile que doivent payer les acheteurs de vĂ©hicules polluants est en effet l’une des pistes explorĂ©es par l’exĂ©cutif ces dernières semaines.
Selon nos confrères de Mondeil serait prĂ©vu d’abaisser progressivement chaque annĂ©e, jusqu’en 2027, le seuil de dĂ©clenchement du malus, et d’augmenter parallèlement le montant maximum de la taxe (60 000 euros aujourd’hui), de 10 000 euros par an jusqu’en 2027. « impĂ´t dĂ©guisĂ© » pour les automobilistes et une menace pour la filière, a dĂ©noncĂ© mardi le prĂ©sident de la Plateforme automobile, Luc Châtel. Un Ă©largissement de la taxe au poids, dite « malus de masse », instaurĂ©e en 2022 pour lutter contre la tendance vers des vĂ©hicules plus lourds, pourrait Ă©galement figurer dans le texte du budget 2025, selon Le monde.
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Un milliard de taxes supplémentaires sur le transport aérien
Mais ce n’est pas tout. Plus largement, l’exĂ©cutif inclura dans le budget 2025 des mesures fiscales sur les transports particulièrement polluants. Le transport aĂ©rien devrait logiquement ĂŞtre ciblĂ©. Les professionnels du secteur s’attendent Ă ĂŞtre mis Ă contribution. « Nos informations, qui semblent tout Ă fait fiables et certaines, nous font craindre une taxe sur le secteur aĂ©rien dans le cadre du budget 2025, d’un montant d’un milliard d’euros »a indiquĂ© mardi Ă l’Agence France-Presse (AFP) le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale de l’aviation et de ses mĂ©tiers (Fnam), Pascal de Izaguirre, Ă©voquant une profession “sous le choc”.
Et le patron de la principale organisation professionnelle du transport aĂ©rien français de prĂ©venir les voyageurs. « Il va falloir rĂ©percuter cela sur le prix des billets »il l’a dĂ©jĂ annoncĂ©. Si, selon Pascal de Izaguirre, les modalitĂ©s de cette hausse de fiscalitĂ© ne sont pas encore fixĂ©es, le journal Les Ă©chos – qui a rĂ©vĂ©lĂ© ce projet – affirme qu’il prendra la forme d’un quasi triplement du produit de la taxe de solidaritĂ© sur les billets d’avion (TSBA), qui s’Ă©lève actuellement Ă 460 millions d’euros. Des efforts plus importants seraient demandĂ©s aux passagers « affaires » ou long-courriers. L’aviation d’affaires serait Ă©galement davantage sollicitĂ©e, selon le quotidien Ă©conomique.
Au total, ces mesures sur la transition Ă©cologique devraient rapporter Ă l’Etat 1,5 milliard d’euros en 2025, selon les projections de l’exĂ©cutif. Cela ne reprĂ©sente qu’une petite partie des quelque 20 milliards de recettes supplĂ©mentaires prĂ©vues par le gouvernement dans le projet de loi de finances pour l’annĂ©e prochaine – sur un total de 60 milliards d’efforts budgĂ©taires. Ceux-ci proviendront Ă©galement du “participation” de la « des grandes et très grandes entreprises qui font des profits importants », annoncĂ© mardi par Michel Barnier, et le « contribution exceptionnelle » de la « Les Français les plus chanceux Ȏgalement rĂ©vĂ©lĂ© par le Premier ministre lors de son discours de politique gĂ©nĂ©rale.