voyage dans le temps avec la RATP

La RATP est un fournisseur intarissable de madeleines de Proust, qu’elles soient montées sur roulettes ou coulissantes sur rails. Pour remonter le temps, il suffit de voir l’un de ces anciens bus à quai que des conservateurs bénévoles remettent parfois en service. Ou encore, dans un film des années 1960, l’immense écran d’un plan d’itinéraire lumineux (PILI) apparaît, dessinant en points scintillants le chemin à suivre pour rejoindre sa dernière station de métro.

La grande boîte à mémoire de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) – et de ses prédécesseurs, avant sa création en 1949 – occupe tout un hangar de 17 000 mètres carrés à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), dans la banlieue sud-est de Paris, qui abrite le patrimoine de la régie, dont la gestion a été déléguée à sa filiale Cap Ile-de-France. Cette sorte de mausolée des transports publics de Paname, où son vieux matériel roulant est pieusement conservé, n’ouvre ses portes qu’avec parcimonie, lors des Journées du patrimoine ou à de rares groupes de visiteurs. Mais, consciente du potentiel de soft power de son patrimoine, la RATP entend le mettre davantage en valeur en utilisant de nouvelles formes de promotion.

Le projet n’est pas encore abouti – le lieu reste à définir – mais le principe de créer un Musée des transports parisiens a été accepté. Un lieu où l’on pourrait s’immerger dans l’histoire des bus et des métros. Non seulement pour contempler les fameux trains d’avant-guerre ou les éphémères bus à impériale d’une hauteur de 4,35 mètres qui sillonnaient certains quartiers de 1968 à 1977, mais pour monter à bord, toucher le bois des bancs, et retrouver un peu de l’odeur du Paris d’antan. Peut-être aussi pour voir fonctionner le réseau ferroviaire miniature, long de 67 mètres tout de même, créé pour les besoins de l’Exposition universelle de 1935 à Bruxelles, avant de servir d’outil de formation aux régulateurs de trafic du métro.

Composteur

Au petit jeu de la tendresse patrimoniale, le bus a jusqu’ici eu l’avantage. Il est plus facile de faire défiler une Renault TN (1931-1971) remontant l’avenue de Clichy que de faire réapparaître à la gare Jules-Joffrin un train Sprague-Thomson (1908-1935) de la compagnie Nord-Sud, avec ses wagons rouges pour la première classe et verts pour la seconde classe – distinction qui perdurera jusqu’en 1992.

Sous l’impulsion de plusieurs associations, les vieux bus parisiens reprennent régulièrement du service le dimanche, mais la RATP s’est désormais engagée à organiser elle-même des sorties – une centaine par an – pour le plus grand bonheur des Parisiens. Les plus prisées sont les Renault d’avant-guerre, où l’on pouvait entrer par l’arrière sous la surveillance d’un agent portant un composteur pendu au cou, dans lequel il glissait le ticket afin de le valider d’un petit hochet.

Un autre modèle culte, quoique dans une moindre mesure, est la Saviem SC10 (1965-2002). Cette dernière est reconnaissable à son pare-brise bombé pour éviter que la lumière de l’habitacle ne vienne perturber la vision nocturne du conducteur. En 1976, la partie arrière d’une SC10 accidentée fut opportunément transformée en plateforme à ciel ouvert. Cette restauration fortuite des vieilles habitudes parisiennes fut plébiscitée (92 modèles transformés), mais impossible à pérenniser en raison de l’avènement des bus à moteur arrière.

Porte-chapeaux

De l’aveu même des gardiens du temple, le métro parle néanmoins davantage à la plupart des Parisiens, comme en témoigne notamment le succès persistant des visites guidées. Créer un espace d’exposition permanent – ​​certaines pièces sont déjà visibles au sein du siège parisien de la RATP, quai de la Rapée, dans le 12eet arrondissement de Paris – nous permettrait de retrouver les banquettes en bois des anciens wagons, surmontées d’un élégant porte-manteau. Ou encore les portières que certains prenaient un malin plaisir à ouvrir avant même l’arrêt du train et les magnifiques lustres Art Déco des voitures de la ligne Sceaux, ancêtre du RER B.

Pour valoriser ce patrimoine, de nouvelles ventes aux enchères sont prévues, faisant suite à la première expérimentation baptisée « Rétro Métro » (171 000 euros récoltés au profit du Recueil social). Réalisée fin 2021, celle-ci avait suscité une rafle sur des poteaux indicateurs, des PILI, des plaques signalétiques émaillées, des cartons de carreaux de céramique, des tourniquets, et même des portières de wagons de métro.

« Les transports parisiens sont présents dans la mémoire collective de toutes les générations, y compris des plus jeunes. Pour eux, la star, c’est Serge le Lapin, le petit personnage en salopette qui prévient les enfants pour qu’ils ne se pincent pas les mains lorsque les portes du métro se ferment automatiquement. »“C’est une évidence, assure Emilie Potonet-Stec, responsable du patrimoine de marque de l’agence. Serge le Lapin, qui fait déjà l’objet d’une collection de tee-shirts et de peluches, devrait voir sa zone de chalandise s’élargir encore, promet la RATP.

Festival du Monde. Parcours : les différents sièges du Monde, Samedi 21 septembre à 10h30 et 14h30, dimanche 22 septembre à 10h30 et 14h30

Le Festival Mondial en pratique

Lieux des festivals

A l’exception de certains parcours dont le point de départ vous sera indiqué lors de votre inscription, le festival se tiendra au siège du Groupe Le Monde, 67-69, avenue Pierre-Mendès-France, Paris 13et. Métro : Gare-d’Austerlitz (lignes 5, 10 et RER C). Bus : lignes 24, 61, 63, 89 et 215. Parking : Indigo Paris Cité de la mode-Austerlitz, 29, quai d’Austerlitz, Paris 13et.

Tarifs

Débats et visites : 15 euros plein tarif, 12 euros tarif réduit, 11 euros tarif abonné.

Spectacles : 19 euros plein tarif, 16 euros tarif réduit, 15 euros tarif abonné.

Ateliers : entre 3 et 10 euros. Les réductions ne s’appliquent pas aux ateliers.

Rencontres avec la rédaction : gratuites, sur réservation.

Visites du journal : gratuites, sur réservation.

À savoir

Tous les débats sont suivis d’un échange informel avec les intervenants sur le parvis du journal, en accès libre au grand public, dans le Coin des lecteurs, animé par la Société des lecteurs.

Les ateliers incluant les dégustations de vins sont accessibles exclusivement aux personnes majeures (une pièce d’identité sera demandée).

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

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Elise

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