Wall Street surmonte les mauvaises nouvelles et finit dans le désarroi

Le parquet de la Bourse de New York (SPENCER PLATT)

La Bourse de New York a terminé en demi-teinte vendredi, surmontant globalement une série d’obstacles, depuis un mauvais indicateur macroéconomique jusqu’aux commentaires fermes des membres de la Fed (la banque centrale américaine), entretenant l’espoir de voir l’inflation se calmer.

Le Dow Jones a augmenté de 0,32%, enregistrant une huitième séance consécutive de gains, sa meilleure performance depuis une série de neuf hausses consécutives en décembre.

L’indice Nasdaq, dominé par la technologie, a terminé proche de l’équilibre (-0,03%) et l’indice plus large S&P 500 a grimpé de 0,16%.

Cependant, le marché new-yorkais avait plusieurs raisons de se replier au cours de la journée.

L’indice de confiance des consommateurs, mesuré par l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan, est tombé à 67,4 points, son plus bas niveau depuis six mois.

“Cette baisse (-13% sur un mois) renforce l’hypothèse d’un ralentissement significatif de la croissance cette année” aux Etats-Unis, a commenté Ian Shepherdson, de Pantheon Macroéconomie.

Selon les auteurs de l’enquête, les ménages américains « expriment leur inquiétude quant au fait que l’inflation, le chômage et les taux d’intérêt pourraient tous évoluer dans la mauvaise direction au cours de l’année à venir ».

“Ce n’est pas une surprise”, au vu des derniers indicateurs macroéconomiques, a déclaré Sam Stovall de CFRA, “mais cela ne plaît pas au marché”.

Les investisseurs s’inquiètent également du dérapage des anticipations d’inflation, les personnes interrogées voyant en moyenne une hausse des prix de 3,5% par an sur douze mois, contre 3,2% en avril.

Les anticipations d’inflation sont un paramètre crucial pour la banque centrale américaine (Fed), qui ne souhaite surtout pas les voir s’éloigner de son objectif d’inflation à long terme, soit 2%, car cela déclencherait une spirale inflationniste.

La séance a également été ternie par les déclarations d’une gouverneure de la Fed, Michelle Bowman, qui a expliqué qu’elle ne s’attendait pas, à ce stade, à une baisse du taux directeur de l’institution cette année.

“Il est trop tôt pour penser à des baisses de taux”, a ajouté la présidente de la branche de la Fed à Boston, Susan Collins.

Dans la foulée, les taux obligataires ont augmenté. Le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est élevé à 4,50%, contre 4,45% la veille à la clôture.

Mais la Bourse de New York a refusé de céder, malgré ces vents contraires.

“Le marché continue de regarder vers l’avenir et veut croire que les résultats des entreprises vont continuer à s’améliorer”, a décrit Sam Stovall pour justifier la résistance de Wall Street. “Et je crois qu’ils parient sur une baisse de l’inflation la semaine prochaine.”

Les opérateurs attendent déjà avec impatience la publication mercredi de l’indice des prix à la consommation CPI.

Sur le marché, le laboratoire Novavax a vu sa capitalisation presque doubler (+98,66%), catapultée par l’accord qui prévoit la commercialisation par le français Sanofi de son vaccin contre le Covid-19.

La société de Gaithersburg (Maryland) pourrait recevoir jusqu’à 1,2 milliard de dollars de Sanofi dans le cadre de ce partenariat.

Il s’agit d’une évolution majeure pour le laboratoire, qui faisait état, en mars 2023, d’une « incertitude importante » sur sa trésorerie, pénalisée par le ralentissement des ventes de vaccins anti-Covid.

Tesla a chuté (-2,04%) après que son patron, Elon Musk, ait indiqué que le constructeur investirait « bien plus de 500 millions de dollars » pour développer son réseau de superchargeurs.

La start-up Oklo, spécialisée dans l’énergie nucléaire et présidée par le patron d’OpenAI (ChatGPT) Sam Altman, a chuté brutalement vendredi pour son premier jour de cotation à Wall Street (-53,65%).

Depuis l’annonce en juillet de sa fusion avec la société cotée AltC, le cours de l’action de cette dernière s’était envolé, gagnant plus de 72%, alimenté par la spéculation.

Le constructeur chinois de véhicules électriques Zeekr, contrôlé par le groupe automobile Geely – actionnaire majoritaire de Volvo Cars -, a suivi une trajectoire inverse (+34,57%) pour ses débuts à Wall Street.

Le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC, coté à Taïwan mais aussi à New York, progresse (+4,53%) après avoir fait état d’un bond de 60% de son chiffre d’affaires en avril sur un an, sur fond de fort appétit pour l’intelligence artificielle.

Nasdaq

toi/liu

Anna

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

Recent Posts

Les CRS déployés pour la première fois depuis 1959 et les émeutes du « Décembre noir » – Libération

Les Compagnies républicaines de sécurité avaient été interdites sur l'île après la mort de plusieurs civils lors des événements de…

59 secondes ago

Tennis : l’équipe européenne remporte la Laver Cup après la troisième journée

Emmenée par un grand Carlos Alcaraz, la Team Europe a remporté la Laver Cup ce dimanche 22 septembre à Berlin…

3 minutes ago

Quelles sont les attentes des citoyens français ?

Publié 22/09/2024 22:02 Durée de la vidéo : 2 min Gouvernement Barnier : quelles sont les attentes des Français ?…

6 minutes ago

Cyclisme. Gregory Pouvreault sans opposition dans le contre-la-montre des Achards

Au lendemain d'un Paris-Chalette qui ne s'est pas vraiment déroulé comme il le souhaitait, Grégory Pouvreault avait à cœur de…

8 minutes ago

Pourquoi Michel Barnier veut faire de la santé mentale la « grande cause nationale » de 2025

POLITIQUE - Lors de sa toute première interview depuis l'annonce de son gouvernement, ce dimanche 22 septembre sur le plateau…

10 minutes ago

Angers Sco – FC Nantes. Lefort solide, l’attaque invisible : les notes des Angevins – Ouest-France

Angers Sco - FC Nantes. Lefort solide, l'attaque invisible : les notes des AngevinsOuest de la FranceLa réaction d'Antoine KombouaréFC…

12 minutes ago