Wilfredo Leon, le « déserteur » cubain qui a fait les beaux jours du volley-ball polonais

Avec Wilfredo Leon, le doute ne laisse guère de place. “Je me prépare seulement à gagner l’or, pas l’argent ou le bronze”, insiste la star de la sélection polonaise. Elle est la favorite du tournoi des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août), après ses victoires en Ligue des nations et au Championnat d’Europe en 2023, qui lui permettent de caracoler en tête du classement mondial.

Il ne faut cependant pas croire que l’ego du serveur le plus puissant du monde – il s’est flashé l’an dernier à 138 km/h – ait enflé au point de l’empêcher de franchir les portes de la salle de sport d’Antalya, en Turquie, où son équipe affronte l’équipe américaine mercredi 22 mai au tour préliminaire de la Ligue des Nations. Il s’agit de la dernière compétition avant les JO de Paris, où la France défendra le titre remporté à la surprise générale à Tokyo en 2021.

« Si vous visez simplement le podium, vous vous détendrez une fois votre objectif atteint. Je tiens cette mentalité de mon père, qui pratiquait la lutte. », retrace Wilfredo Leon, assis avec sa femme Malgorzata et deux de leurs trois enfants. Pendant que Natalia, 7 ans, dévore une assiette de pierogis (raviolis polonais), Selena, 1 an à peine, préfère se glisser sous la table.

Dispensé d’entraînement suite à une infiltration dans ce foutu genou gauche qui lui fait mal depuis plusieurs années, le receveur-attaquant de 30 ans a pris rendez-vous avec Monde dans un restaurant de Nadarzyn, à une vingtaine de kilomètres de Varsovie, où il a l’habitude. Après six saisons à Pérouse, en Italie, qu’il vient de quitter avec un triplé, remportant le championnat et les deux Coupes d’Italie, il se met au vert, pour le bien-être de sa famille et pour s’adonner à la pêche et au tir sportif, ses passions.

Détenteur du record des services gagnants

Aussi calme et détendu dans la vie que « tueur » sur le terrain, le champion d’Europe se fait comprendre indifféremment en espagnol, polonais, italien, russe ou anglais. « Je préfère vivre près de la nature plutôt que dans une ville bruyante. Je n’ai pas besoin de grand chose, d’accumuler des maisons, de faire la fête tous les soirs… »charabia dans la langue de Shakespeare, ce fervent catholique, adepte d’une vie ordonnée.

Évidemment, être la star de l’équipe de Pérouse, en Ombrie, n’avait pas que des avantages. ” J’essaie d’être une personne humble. Quand je suis seul, cela ne me dérange pas de répondre aux demandes, mais je ne supporte pas qu’on me tape sur l’épaule quand je suis au restaurant avec mes enfants.”, il explique.

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