XV de France. Figure emblématique de l’équipe de France de rugby, Lucien Mias est mort

Lucien Mias n’est plus. Ce nom ne parle peut-être pas aux jeunes fans du XV de France, pourtant l’ancien deuxième ligne est un joueur historique du rugby français. Il fut notamment capitaine des Bleus durant les années 1950. Il a notamment porté le maillot tricolore à 29 reprises entre 1951, année de sa première sélection, et 1959.

Tombeur des All Blacks, des Springboks en Afrique du Sud et des Anglais à Twickenham : Lucien Mias, capitaine dans les années 1950, a accompagné quelques-uns des premiers grands exploits du XV de France.

Né le 28 septembre 1930 à Saint-Germain-de-Calberte, petit village des Cévennes de Lozère, Lucien Mias est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 93 ans, a annoncé le maire de Mazamet, son club de toujours.

Une tournée historique en Afrique du Sud

Le plus grand fait d’armes de « Doctor Pack », surnom en référence à son métier de médecin généraliste, a été écrit le 16 août 1958 à l’issue d’une tournée en Afrique du Sud.

A Johannesburg, sous son capitanat et portés par la puissance de leur peloton, les Français se sont imposés (9-5) lors du deuxième match test face aux Sud-Africains, après un nul (3-3) trois semaines plus tôt.

L’exploit est capital : les Blues sont les premiers depuis 1896 à dominer les Springboks à domicile dans une série de tests matches.

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Et les exploits, Mas les a collectionnés tout au long de ses 29 sélections entre 1951 et 1959, avec le XV de France des frères Prat.

Victorieux de toutes les grandes nations, il est notamment à l’origine du premier succès français contre la Nouvelle-Zélande (3-0), en février 1954.

Et dans le Tournoi des Cinq Nations, il remporte sa première victoire contre les Anglais à Twickenham en février 1951 (11-3), puis contre les Gallois à Cardiff (16-6) en mars 1958.

« Nous étions des ruraux, des pauvres »

Une trajectoire qui lui vaut d’être le seul quinze joueur jamais sacré « Champion des Champions » par l’Equipe. C’était en 1959, année où la France remportait seule sa première victoire dans le Tournoi des Cinq Nations, après celles, partagées, de 1954 (dont elle était aussi) et 1955.

“Sur le terrain, rien ne pouvait nous arriver car nous étions convaincus que nous étions les meilleurs”» déclarait-il en 1999 à Dépêche du Midi.

Sur le terrain, Lucien Mias porte un casque rudimentaire. Il est un leader, six fois capitaine du XV de France, mais aussi l’inventeur du « contact demi-tour » qui favorise la continuité du jeu vers l’avant.

Ses exploits sont passés relativement inaperçus en France dans les années 1950. Le rugby à XV, où l’amateurisme était sacré, est alors largement éclipsé par le football, la boxe, le cyclisme et même le rugby à XV.

Pour célébrer leur victoire au Tournoi de 1959, les Français se sont vu offrir… une montre.

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« Pour nous, l’important n’était pas de gagner le Tournoi mais de se retrouver à chaque fois pour jouer un match, vous comprenez la nuance ? C’était une belle vie, c’était fabuleux. Nous étions des ruraux, pauvres, et nous logions dans des palais. »se souvient Mias, qui fut brièvement consultant pour la télévision en 1984.

Père de trois enfants, il exerce d’abord comme enseignant, avant de devenir médecin à Mazamet jusqu’à sa retraite.

Pionnier dans le domaine, il l’a également été dans sa vie professionnelle, défendant une approche “humaniste” dans sa spécialité, la gériatrie. Et plus tard en fondant un site Internet dédié à la vieillesse : « Papidoc », comme son surnom une fois sorti du paquet.