Un défi évoqué à plusieurs reprises. Mais jamais décrit comme une question prioritaire pour le futur mandat européen. Alors que, depuis plusieurs jours, l’Elysée multiplie la pression sur ce discours destiné à « orienter et influencer le prochain agenda stratégique de l’Union européenne (UE) »le président de la République n’a évoqué qu’implicitement les enjeux climatiques et environnementaux, jeudi 25 avril, à la Sorbonne.
« Nous avons entendu beaucoup de critiques le pacte vert (le Green Deal européen, ensemble de textes votés depuis 2019) (…) Mais l’Europe est le seul espace politique au monde qui a planifié ses transitions. »» s’est d’abord félicité le chef de l’État, sans débattre de nouvelles propositions pour parvenir à une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, objectif affiché des Vingt-Sept.
Dans le grand amphithéâtre, M. Macron a préféré esquisser les enjeux climatiques en les intégrant à d’autres défis, notamment ceux de l’énergie, de la compétitivité et de la production. Après avoir agi pour « se débarrasser de notre dépendance aux hydrocarbures russes »l’UE doit continuer « déploiement des énergies renouvelables et nucléaires » construire « L’Europe de l’atome ».
« Plus tôt nous ferons la transition, plus vite nous retrouverons cette compétitivité-prix »espère-t-il en demandant des investissements dans les interconnexions électriques en Europe. « C’est cela qui fera de l’Europe une véritable puissance électrique, une Europe de libre circulation des électrons décarbonés, qu’ils soient issus de sources renouvelables ou nucléaires. »
Pas de nouvelles idées concrètes
Tout en multipliant les références aux technologies ou à l’industrie “vert”le chef de l’Etat espérait que l’Europe serait un jour la première « Continent zéro plastique » et chanté les louanges de la biodiversité, « un trésor que nous avons reçu en héritage et que nous transmettrons ». Même s’il avance sur un sujet très attendu par les acteurs de la cause climatique, le financement, sur lequel il faudrait « grand plan d’investissement budgétaire collectif » et même une politique monétaire intégrant « objectifs de décarbonation »il n’a révélé aucune nouvelle idée concrète.
Cette imbrication des enjeux climatiques dans d’autres enjeux reflète l’analyse développée par M. Macron et ses proches sur la scène française. Depuis plusieurs mois, et particulièrement depuis la crise agricole du début de l’année, l’Elysée estime qu’il faut décrire les opportunités économiques créées par la transition écologique en évoquant le moins possible les contraintes, pour ne pas alimenter le populisme. d’extrême droite.
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