Le monde du travail tousse quand Bruno Le Maire fait le mĂ©nage ” formalitĂ©s administratives “ entreprises. Grâce Ă sa facture « de simplification de la vie Ă©conomique », prĂ©sentĂ© mercredi 24 avril, le ministre des Finances entend s’attaquer Ă un monument de complexitĂ© : la fiche de paie. Le but est de rendre ce document “plus comprĂ©hensible”, pour les salariĂ©s comme pour les patrons. Mais la dĂ©marche suscite la perplexitĂ©, voire la critique, de la part des syndicats, sans forcĂ©ment convaincre l’ensemble des reprĂ©sentants patronaux.
La fiche de paie sert Ă justifier le montant net versĂ© Ă un travailleur, en mentionnant – entre autres – les diffĂ©rentes cotisations et cotisations qui sont prĂ©levĂ©es sur la rĂ©munĂ©ration brute pour financer la SĂ©curitĂ© sociale. Il contient de nombreuses informations, prĂ©sentĂ©es sous des titres qui peuvent dĂ©concerter son destinataire. PointĂ©e depuis des dĂ©cennies, cette prolifĂ©ration a dĂ©jĂ donnĂ© lieu Ă des rĂ©formes, notamment en 2015, afin d’accroĂ®tre l’intelligibilitĂ© de cet imprimĂ©, qui joue un rĂ´le essentiel pour plus de 25 millions de personnes dans leurs relations avec l’administration, les banques, les propriĂ©taires, etc.
Mais M. Le Maire pense qu’il est encore possible d’y gagner en clartĂ©. C’est pourquoi il propose d’allĂ©ger le contenu en passant “de plus d’une cinquantaine de lignes Ă une quinzaine”. « Seuls les principaux agrĂ©gats composant la rĂ©munĂ©ration seraient dĂ©sormais restituĂ©s, sans dĂ©tail des cotisations sociales versĂ©es »c’est Ă©crit dans l’exposĂ© des motifs du projet de loi.
Pour concrĂ©tiser son propos, le locataire de Bercy a diffusĂ©, sur le rĂ©seau social X, une version de ce que pourrait ĂŞtre la future fiche de paie. Il met en avant deux indications : le « coĂ»t total pour l’employeur » et le « total net Ă payer » au salariĂ©. Toutefois, si ce dernier souhaite vĂ©rifier le montant, il est attendu que l’entreprise lui fournisse toutes les informations nĂ©cessaires pour reconstituer les montants figurant sur le document.
« Le gouvernement peut faire mieux »
Cette approche suscite des rĂ©actions contrastĂ©es au sein des mouvements patronaux. DĂ©but avril, lorsqu’il a pris connaissance des grands principes de cette simplification, le Medef a Ă©mis des rĂ©serves auprès du ministère du Travail, soutenant notamment que les modifications envisagĂ©es Ă©taient de nature à « rester sans effet » pour les entreprises.
Depuis, l’organisation prĂ©sidĂ©e par Patrick Martin semble avoir Ă©voluĂ© puisqu’elle a annoncĂ© que « l’objectif d’une meilleure lisibilitĂ© du bulletin de paie va dans le bon sens ». «Cette nouvelle prĂ©sentation est susceptible de faciliter la lecture», ajoute Eric ChevĂ©e. Le vice-prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration des petites et moyennes entreprises trouve cependant cela dommage « que le coĂ»t des prestations sociales n’est pas Ă©voquĂ© par type de risque (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, etc.) ». « Nous regrettons Ă©galement l’absence de toute rĂ©fĂ©rence Ă la prime d’activitĂ©, il ajoute. En rĂ©sumĂ©, ce n’est pas mal, mais le gouvernement peut faire mieux. »
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Le monde du travail tousse quand Bruno Le Maire fait le mĂ©nage ” formalitĂ©s administratives “ entreprises. Grâce Ă sa facture « de simplification de la vie Ă©conomique », prĂ©sentĂ© mercredi 24 avril, le ministre des Finances entend s’attaquer Ă un monument de complexitĂ© : la fiche de paie. Le but est de rendre ce document “plus comprĂ©hensible”, pour les salariĂ©s comme pour les patrons. Mais la dĂ©marche suscite la perplexitĂ©, voire la critique, de la part des syndicats, sans forcĂ©ment convaincre l’ensemble des reprĂ©sentants patronaux.
La fiche de paie sert Ă justifier le montant net versĂ© Ă un travailleur, en mentionnant – entre autres – les diffĂ©rentes cotisations et cotisations qui sont prĂ©levĂ©es sur la rĂ©munĂ©ration brute pour financer la SĂ©curitĂ© sociale. Il contient de nombreuses informations, prĂ©sentĂ©es sous des titres qui peuvent dĂ©concerter son destinataire. PointĂ©e depuis des dĂ©cennies, cette prolifĂ©ration a dĂ©jĂ donnĂ© lieu Ă des rĂ©formes, notamment en 2015, afin d’accroĂ®tre l’intelligibilitĂ© de cet imprimĂ©, qui joue un rĂ´le essentiel pour plus de 25 millions de personnes dans leurs relations avec l’administration, les banques, les propriĂ©taires, etc.
Mais M. Le Maire pense qu’il est encore possible d’y gagner en clartĂ©. C’est pourquoi il propose d’allĂ©ger le contenu en passant “de plus d’une cinquantaine de lignes Ă une quinzaine”. « Seuls les principaux agrĂ©gats composant la rĂ©munĂ©ration seraient dĂ©sormais restituĂ©s, sans dĂ©tail des cotisations sociales versĂ©es »c’est Ă©crit dans l’exposĂ© des motifs du projet de loi.
Pour concrĂ©tiser son propos, le locataire de Bercy a diffusĂ©, sur le rĂ©seau social X, une version de ce que pourrait ĂŞtre la future fiche de paie. Il met en avant deux indications : le « coĂ»t total pour l’employeur » et le « total net Ă payer » au salariĂ©. Toutefois, si ce dernier souhaite vĂ©rifier le montant, il est attendu que l’entreprise lui fournisse toutes les informations nĂ©cessaires pour reconstituer les montants figurant sur le document.
« Le gouvernement peut faire mieux »
Cette approche suscite des rĂ©actions contrastĂ©es au sein des mouvements patronaux. DĂ©but avril, lorsqu’il a pris connaissance des grands principes de cette simplification, le Medef a Ă©mis des rĂ©serves auprès du ministère du Travail, soutenant notamment que les modifications envisagĂ©es Ă©taient de nature à « rester sans effet » pour les entreprises.
Depuis, l’organisation prĂ©sidĂ©e par Patrick Martin semble avoir Ă©voluĂ© puisqu’elle a annoncĂ© que « l’objectif d’une meilleure lisibilitĂ© du bulletin de paie va dans le bon sens ». «Cette nouvelle prĂ©sentation est susceptible de faciliter la lecture», ajoute Eric ChevĂ©e. Le vice-prĂ©sident de la ConfĂ©dĂ©ration des petites et moyennes entreprises trouve cependant cela dommage « que le coĂ»t des prestations sociales n’est pas Ă©voquĂ© par type de risque (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, etc.) ». « Nous regrettons Ă©galement l’absence de toute rĂ©fĂ©rence Ă la prime d’activitĂ©, il ajoute. En rĂ©sumĂ©, ce n’est pas mal, mais le gouvernement peut faire mieux. »
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