ENQUÊTE – Meurtre de Philippe à Grande-Synthe, violeur de Mazan, affaire Richard Dewitte, série d’agressions homophobes… Depuis plusieurs années, le chat en ligne sans inscription Coco.fr défraie la chronique autour de nombreuses affaires judiciaires.
-Salut, qu’est-ce que tu cherches ici ?
-Et toi?
-Moi une fille pour m’amuser, mais je reste ouverte à tout
Sur Coco.gg (anciennement Coco.fr), il suffit de dire que vous êtes une femme et, en moins de quinze secondes, une dizaine d’utilisateurs aux pseudonymes très créatifs – “Poitrine poilue”, « BigCurious790 », «Alessandrogrossekeu», “Chaud69” – écrivez-nous des messages tous plus charmants les uns que les autres. “Bonjour putain de ***”. “slt je me masturbe, tu veux regarder ?” “tu es vierge?”. « Aimeriez-vous découvrir la soumission en ma compagnie, jeune femme ?. Certains, plus romantiques, nous demandent si nous aimerions “couple”.
En trois clics, Coco.gg propose de créer un profil. Tout ce que vous avez à faire est de fournir un pseudo, un âge et un code postal. Rien n’est vérifié. S’ouvre alors un chat tout droit sorti des années 2000 : esthétique kitsch, couleurs criardes, emojis aux pixels visibles… On s’attendrait presque à voir apparaître un « Nyan Cat ». A droite, une colonne avec les utilisateurs connectés. A gauche, une colonne avec “salons”, qui sont tous des forums de discussion. Certains sont “publique” : ce sont des groupes de discussion en libre accès où l’on discute de mangas, de jeux vidéo ou de musique. Rien alors, a priorirépréhensible.
Sauf que, un peu plus bas sur la page d’accueil du site, se trouvent les “Pièces privées”, accessible uniquement via un compte premium, pour la modique somme de 5 euros par mois, soit 44 euros par an. De la “salons» très loin de celles de Madame de Staël : « Vierges adultes », “petite salope”, « Exposez votre chienne »