“Eévidemment il est important de donner l’exemple et d’avoir quelqu’un d’autre à la tête de cette institution”, affirmait Judith Godrèche au micro de France Inter, le 13 mai 2024, à propos de Dominique Boutonnat, alors président du Centre national des Cinéma et Images Animées (CNC) et déféré devant le tribunal correctionnel pour agression sexuelle sur son filleul.
Condamné à trois ans de prison dont un ferme, le 28 juin, Dominique Boutonnat a finalement démissionné de son poste. Depuis son départ, l’intérim est assuré par Olivier Henrard, directeur général du CNC depuis 2019. Selon plusieurs sources, Judith Godrèche, devenue l’une des figures du mouvement #MeToo, fait aujourd’hui partie des candidates pour lui succéder. Dominique Boutonnat, avec Caroline Lang-Warner ou encore l’ancienne ministre Aurore Bergé.
Judith Godrèche, la seule candidate à la tête du CNC au profil « artistique » et « militant »
Fin février, l’actrice, interrogée au Sénat par la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, a réclamé le retrait du président du CNC. Le 13 mai, un mois avant le procès de Dominique Boutonnat, Judith Godrèche a manifesté avec une centaine de personnes devant le siège de l’institution pour réclamer son départ. Cela sera fait le 28 juin, à l’issue du procès. Dominique Boutonnat a fait appel du jugement.
Selon les informations de IndiquerJudith Godrèche est la seule candidate au profil purement « artistique » mais aussi « militant ». L’actrice, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour viol sur mineure, est très engagée dans la lutte contre les violences sexuelles au cinéma.
Les candidatures de Caroline Lang-Warner, directrice générale des industries médiatiques et culturelles, Florence Philbert, Régine Hatchondo, présidente du Centre national du livre, ou encore l’ancienne ministre Aurore Bergé ont déjà été rendues publiques. Selon nos informations, l’ancien député Renaissance Quentin Bataillon serait également candidat.
Si elle est nommée, Judith Godrèche serait contrainte de renoncer à ses engagements. Le poste de président du CNC n’est pas seulement honoraire, c’est un emploi public rémunéré par l’Etat et qui nécessite le respect d’un principe de neutralité.
Le CNC est une administration centrale du ministère de la Culture et est placé sous son autorité. Le candidat est proposé par la ministre de la Culture, en l’occurrence Rachida Dati, et désigné par le président de la République.
Peu après l’annonce du jugement dans l’affaire Dominique Boutonnat, Judith Godrèche a publié sur son compte Instagram plusieurs « stories » (publications éphémères, NDLR) dans lesquelles elle reprochait à Emmanuel Macron d’avoir « reconduit dans ses fonctions le président du CNC, malgré des lettres de syndicats, collectifs, associations”, l’accusant d’avoir fait “le jeu du RN” en maintenant Dominique Boutonnat à son poste.
L’actrice avait également critiqué la ministre de la Culture Rachida Dati comme le rapporte Le Figaro : « Puis, en mai 2024, au Festival de Cannes, Rachida Dati, qui se dit pourtant du côté des victimes, a rendu hommage au président du CNC, devant un parterre de professionnels. Encore une fois, déni, entre-deux », écrit Judith Godrèche.