A l’approche des Européens, l’attentat contre Robert Fico plonge « le Vieux Continent dans l’inquiétude »

S’il est toujours « trop ​​tôt pour prédire les conséquences de l’attentat » contre le Premier ministre slovaque Robert Fico « sur la Slovaquie », « ce qui est sûr, c’est que l’événement indique une grave escalade du conflit politique et social »analyse Le soir.

Gravement blessé par balle mercredi 15 mai, à la sortie d’une réunion gouvernementale, le leader populiste a été opéré et devrait survivre, a déclaré dans la soirée le vice-Premier ministre Tomas Taraba. BBC. Le leader était entre la vie et la mort lorsqu’il est arrivé dans la salle d’opération de l’hôpital de Banska Bystrica, la grande ville la plus proche de Handlova, au centre de la Slovaquie.

Mercredi soir, Bratislava a rapidement évoqué « un motif politique »rapporte le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Selon les médias slovaques, l’agresseur était un écrivain local de 71 ans, opposé à la politique gouvernementale. « Alors que Fico gisait sur une table d’opération (…) dans un état critique, les médias slovaques ont publié une vidéo du tireur présumé, dans laquelle il cite ‘la répression du gouvernement contre les médias et la justice' »souligne Politique. La coalition gouvernementale a notamment adopté un projet de loi controversé sur la radio et la télévision publiques RTVS, que le gouvernement accuse de manque d’objectivité.

La presse européenne estime que cette attaque risque d’accroître encore la polarisation du paysage politique slovaque. «L’odeur de poudre ne s’était pas encore dissipée à Handlová lorsque les dirigeants de la coalition gouvernementale slovaque ont lancé l’attaque, accusant l’opposition et les médias d’être à l’origine de l’attaque.»écrit notamment Le soir.

Risques d’exploitation « par la propagande russe et chinoise »

Mais les conséquences de cette attaque pourraient aussi se faire sentir sur le reste du continent. « L’Europe est choquée mais surtout inquiète »analyse La République. Le quotidien italien rappelle qu’une attaque contre un leader politique et gouvernemental n’a pas eu lieu depuis des décennies en Europe, ce qui rend « porter la tension sur le Vieux continent à un niveau jamais atteint ces dernières années ».

A moins d’un mois des élections européennes, l’agression du Premier ministre slovaque pourrait être « exploité par la propagande russe et chinoise »estime le journal. « Un événement de ce type est (…) un carburant parfait pour déstabiliser et briser la confiance des citoyens et des électeurs ». Il pourrait notamment servir à « affaiblir l’image de l’Union européenne par rapport au soutien offert à l’Ukraine »conclut le quotidien.