à travers la flamme olympique, Olivia Ruiz veut porter l’exil de ses grands-parents

Olivia Ruiz, lors des Festivals de Loire, à Orléans, le 24 septembre 2017.

​Quand Olivia Ruiz a reçu un appel téléphonique, en décembre 2023, lui demandant de porter la flamme olympique le 16 mai, à Carcassonne, elle n’a pas hésité une seconde. Mais, quatre mois plus tard, il y a un léger problème : son emploi du temps est un véritable casse-tête. Car, depuis le 4 avril, la chanteuse parcourt la France pour défendre son sixième album, Répondre. Et, le 17 mai, à 14 heures, elle doit être sur scène au festival Art rock de Saint-Brieuc.

«Je m’efforce de résoudre ce problème. Je ferai une nuit blanche si nécessaire. Ce sera sportif, mais je serai lié aux Jeux Olympiques”s’amusait, fin avril, Olivia Ruiz, depuis son domicile parisien, sur la butte Montmartre, où elle fait la promotion d’un extrait de son nouvel album, Sel.​ « Mais je ne me vois pas être refusé. Parce que toute mon histoire personnelle s’incarne dans le voyage de la flamme. »

Partie des Pyrénées-Orientales le 15 mai, la flamme olympique doit boucler dès le lendemain sept étapes dans l’Aude, traversant notamment Gruissan, au bord de la Méditerranée, et Narbonne. A Carcassonne, ville étape, le relais se déroulera sur plusieurs segments et longera les portes du lycée Paul-Sabatier, l’établissement où se sont rencontrés ses parents.

Si vous courez « ne fait pas partie de (son) vie « comme elle le dit, préférant, de loin, la danse, la chanteuse et romancière foulera, à petits pas, les pavés de la ville où elle est née il y a quarante-quatre ans.

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Sous le regard de son fils, de son père et de sa mère, elle brandira le flambeau à deux cents mètres en direction de la cité médiévale. C’est là, au cœur des hauts remparts du château comtal, qu’elle fait ses premiers pas au théâtre à l’adolescence dans le cadre du festival d’été Les Médiévales de Carcassonne. « Émotionnellement, je vais être occupé et je m’y prépare »prévient Olivia Ruiz.

Message « d’espoir et de fraternité »

​Pour l’auteur, compositeur et interprète, être porteur du flambeau olympique, c’est envoyer un message « d’espérance et de fraternité ». « Je veux montrer que si j’ai réussi, un enfant issu d’une famille immigrée, qui a fui le franquisme, tout le monde peut le faire »dit Olivia, née Blanc. « Dans un monde où l’extrême droite prend de plus en plus de place, je veux clamer que je suis là grâce à la France qui a ouvert ses portes à ma famille. »

Dès le début de sa carrière, l’ancienne demi-finaliste de la première édition de « Star Ac' », en 2001, a montré à quel point ses origines espagnoles et les cicatrices de l’exil subies par trois de ses grands-parents. D’abord en adoptant le pseudonyme Ruiz comme nom de scène – en hommage à sa grand-mère –, puis en n’hésitant jamais à évoquer l’héritage familial.

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