ce qui attend les Bleus d’ici l’Euro

Didier Deschamps le 22 mars 2024 à Lyon avant le match amical contre l’Allemagne.
Benoît Tessier / REUTERS

Didier Deschamps a bien en tête son programme jusqu’à la compétition en Allemagne.

La première étape, cruciale, d’un chemin qu’il espère le plus long et le plus joyeux, a été franchie jeudi soir par le sélectionneur des Bleus. En dévoilant sa liste de joueurs pour l’Euro (14 juin-14 juillet), Didier Deschamps a, comme toujours, fait des heureux et des mécontents. Désormais, le staff des vice-champions du monde n’espère qu’une chose : éviter un massacre de blessés comparable à celui vécu lors de la Coupe du monde au Qatar (Maignan, Kimpembe, Pogba, Kanté, Nkunku, L. Hernandez, Benzema), d’ici le début du rassemblement, prévu le 29 mai à Clairefontaine. Partout en Europe, et même ailleurs, les Bleus sélectionnés doivent donner un dernier coup de pouce. « DD » le sait et croise les doigts.

Dans un calendrier international bien trop chargé, avec des compétitions parfois inutiles ou des matches « d’exhibition », Deschamps et ses adjoints réfléchissent depuis des mois au meilleur (ou moins mauvais) programme à mettre en place d’ici le premier match de l’Euro. , le 17 juin, contre l’Autriche, à Düsseldorf (puis les Pays-Bas le 21 et la Pologne le 25), tout en respectant les contraintes imposées par l’UEFA. Notamment l’obligation d’organiser deux matches amicaux avant de partir en Allemagne, alors que l’équipe de France n’en voulait qu’un. Ce sera donc le Luxembourg à Metz et le Canada à Bordeaux, les 5 et 9 juin. «  C’est difficile de trouver des adversaires qui nous conviennent, souffle le coach en poste depuis 2012. Parce que certaines nations ne sont pas disponibles, d’autres ne veulent pas nous affronter… ou nous non plus. »

Le staff des Bleus agacé

La grande majorité du groupe France se retrouvera fin mai, mais certains internationaux seront absents en raison de la finale de Ligue des Champions Dortmund-Real Madrid, tandis que d’autres (Maignan, Giroud, Hernandez) risquent d’être… à Perth, en Australie, pour disputer un match amical avec l’AC Milan contre l’AS Roma le 31 mai ! Que d’heures d’avion pour une rencontre d’une telle importance… Les joies du football business. Une situation qui agace au plus haut point le staff des Bleus. Ce qui est compréhensible. Et, comme la Fifa n’exige que les joueurs soient présents pour la sélection du 3 juin, les clubs restent patrons jusqu’à cette date. Les principaux concernés se réjouissent d’un tel déplacement, mais restent silencieux envers leur employeur. De son côté, Deschamps a pris son parti. Une contrariété de plus, même si la préparation sera encore plus longue que celle proposée avant le Qatar, avec huit jours au total.

Face à ces contraintes, les Bleus, qui restent éliminés en 8e finale du dernier Euro, contre la Suisse, resteront à Clairefontaine pendant leur entraînement. Pas de déplacement en province en dehors des deux matches, le staff souhaite profiter pleinement des installations du Centre Technique National. Comme avant chaque grande compétition internationale et à l’issue de saisons prolongées, la priorité sera de réparer les corps usés, d’observer des joueurs au physique incertain et de relancer psychologiquement des éléments fragilisés par une saison pas toujours à la hauteur.

Sans oublier l’encadrement des joueurs visés par le mercato, notamment un certain Kylian Mbappé, capitaine de la sélection, attendu au Real Madrid dans les prochains jours. S’il dit ne rien lire, Deschamps sait tout. Par dessus tout. Et, à ce sujet, il connaît déjà la plupart des détails. Autre certitude, le clan français rejoindra l’Allemagne et son camp de base de Bad Lippspringe, situé près de Paderborn, le 12 juin.