les « Tanguy » encore plus nombreux en France


SSelon une enquête de la Fondation Abbé Pierre (FAP), 4 920 000 jeunes sont hébergés par leurs parents en France, soit 250 000 de plus qu’en 2015, date de la dernière enquête publiée sur le sujet (publiée à partir des chiffres de 2013). Le phénomène de « Tanguy » (en référence au film Tanguy d’Étienne Chatilliez) peut faire sourire, mais il est surtout révélateur de la crise du logement qui touche les grandes villes.

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Pour cette étude, la Fondation Abbé Pierre s’est basée sur la dernière enquête nationale sur l’habitat (ENL), qui date de 2020. Les chiffres n’intègrent donc pas les effets du Covid-19, l’inflation ou encore l’évolution des taux d’intérêt. Elle pointe également des « retards de l’administration » et dénonce « une réelle précarité statistique qui contribue à rendre invisible un phénomène inquiétant ».

Tanguy est un jeune homme, étudiant

Parmi les 5 millions de jeunes vivant encore chez leurs parents, 3 663 000 ont entre 18 et 24 ans. Il s’agit donc majoritairement d’enfants du « baby-boom de l’an 2000 », ce qui fait craindre une amplification du phénomène dans les années à venir. En effet, l’enquête montre que la natalité des Français a augmenté jusqu’en 2010. De nouveaux jeunes Tanguy sont donc attendus si la situation du logement ne s’améliore pas.

En revanche, les jeunes hommes sont plus touchés que les femmes (2,8 millions contre 2,1). Un écart qui s’est creusé depuis la précédente enquête, 200 000 jeunes hommes supplémentaires sont hébergés chez leurs parents par rapport à 2013 contre « seulement » 50 000 femmes.

Sans surprise, la majorité sont des étudiants qui vivent chez leurs parents (plus de 2,4 millions), mais c’est également le cas de 1,3 million de travailleurs. Selon l’étude, l’encadrement des loyers, qui devrait normalement limiter les abus, n’est pas suffisant car toutes les villes n’en bénéficient pas. Soit par manque de volonté des élus locaux, soit parce que la loi ne les autorise pas. L’enquête regrette également l’augmentation de la TVA sur la production HLM et la fuite de 1,3 milliard d’euros par an sur les bailleurs sociaux.