Comme chaque printemps, le jardin de Claude Monet à Giverny est en pleine transition

Chaque année, le jardin de Claude Monet dans l’Eure est visité par de nombreux touristes. Pour garder le jardin fleuri, le personnel doit s’adapter aux différentes saisons et aux changements climatiques.

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Le jardin de Claude Monet à Giverny, le 20 avril 2024. (ARIANE SCHWAB/RADIO FRANCE)

Le jardin de Claude Monet, à Giverny, est l’un des lieux les plus visités de France, avec 730 000 visiteurs d’avril à novembre. Au printemps, il faut parfois attendre trois heures avant de pouvoir parcourir ses sentiers. Ces dernières sont celles d’un peintre, dont la base est évidemment la couleur, intelligemment cultivée par le chef Jean-Marie Avisard et ses 12 jardiniers.

L’objectif principal est que les visiteurs aient le sentiment de se promener, non pas dans un jardin, mais dans une toile impressionniste. C’est pourquoi, à Giverny, il n’existe jamais de grosses touffes uniformes avec une seule variété. Les végétaux sont installés, au fur et à mesure que le peintre choisit ses couleurs dans la palette, par petites touches. Le mélange formant le massif comme l’association des couleurs forme la toile indisciplinée, comme aimait se définir le peintre de jardins.

Le printemps est une période importante pour les jardiniers car c’est une période de transition. Il faudra bien sûr attendre la fin des gelées et des Saints de Glace, qui cette année n’ont jamais eu lieu. Pas question pour autant de prendre le moindre risque, car après avoir été abandonné dans les années 1980, le jardin fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions.

Pour qu’il reste fleuri en permanence, il faut constamment s’adapter, anticiper la fin d’une saison et le début d’une autre. Les bisannuelles et les fleurs printanières, les tulipes et les jonquilles laissent place aux prémices des rosiers et des iris, alors qu’il faut déjà commencer à planter les annuelles, les dahlias, qui fleuriront en septembre, les impatiens et la sauge.

Nous devons également nous adapter à la hausse des températures, ainsi qu’aux ravageurs, comme le charançon qui, avec le changement climatique, devient de plus en plus vorace. De longues sécheresses ont récemment nécessité l’installation d’un système d’arrosage plus efficace, notamment pour les capucines, symbole caché de l’amour.

C’est aussi un amour caché qui poussa Claude Monet, au milieu de sa vie, à acheter cette maison paysanne aux confins du Vexin, et son jardin, qui n’était à l’origine qu’un modeste verger. . Il voulait vivre loin de Paris, loin des salons bourgeois de la Troisième République, sa passion avec une femme mariée, Alice Hoschedé. Ils se marièrent 14 ans plus tard, dans la plus grande discrétion, à Giverny, où ils vécurent jusqu’à la fin de leurs jours, à l’ombre du jardin et de sa symphonie végétale.