Condamnation sans peine pour deux militants pacifistes basques qui ont désarmé l’ETA

Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle est écrit « Libération pour les artisans de la paix » alors qu'ils se rassemblent devant la mairie en soutien à Béatrice Molle et Jean-Noël Etcheverry, à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), le 3 avril 2024.

Une peine sans peine pour un jugement d’apaisement. Deux personnalités de la société civile basque ont été reconnues coupables de port, transport et possession d’armes et d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste dans le cadre d’une opération de désarmement menée en décembre par l’organisation terroriste Euskadi ta Askatasuna (ETA – « Pays Basque et Liberté »). 2016 sans concertation avec les services de police.

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Mais le tribunal a exempté le militant écologiste Jean-Noël Etcheverry (surnommé « Txetx »), 59 ans, et la journaliste à la retraite Béatrice Molle, 68 ans, de toute difficulté. Une manière de reconnaître que leur motivation, qui était à l’époque de faire avancer un processus de paix au point mort, a été prise en compte dans les délibérations.

Ce jugement est suffisamment rare pour être souligné dans les annales du 16e chambre correctionnelle, chargée de juger les infractions terroristes passibles de peines inférieures à dix ans de prison. A la lecture du jugement, la présidente du tribunal a expliqué aux prévenus qui se tenaient devant elle : « Vous avez reconnu le délit de possession et de port d’arme. Ce délit est nécessairement constitué. Elle a également souligné que le délit était aggravé par la circonstance terroriste, l’ETA – en consultation avec laquelle cette opération de désarmement avait eu lieu – étant reconnue comme une organisation de ce type.

« Ancienneté des faits »

Même si le « mobile » invoqué par les accusés lors du procès, qui s’est tenu les 2 et 3 avril, consistait à consolider le cessez-le-feu permanent et la fin de la lutte armée décrétées par l’ETA en 2011, le procès n’a pas pu aboutir à un acquittement, comme le demandaient MM. Etcheverry et.moi Molle, a expliqué en substance le président, qui avait mené les débats avec sérieux et clarté. Le tribunal pénal a également pris en compte « l’âge des faits » de prononcer sa dispense de peine et a estimé qu’il n’y avait aucune raison d’inscrire les condamnés au fichier des auteurs d’infractions terroristes.

Lors du procès, le Parquet national antiterroriste (PNAT) a requis des peines de prison de deux ans et un an avec sursis respectivement contre M. Etcheverry et Mme.moi Doux. Elle n’a donc été que partiellement suivie par le tribunal, qui a pu donner raison à toutes les parties. « C’est un jugement d’équilibre, d’acrobatie, mais c’est aussi un jugement qui vise à apaisera réagi Me Patrick Baudouin, l’un des avocats de la défense. Et c’est un succès pour la société civile basque, et pour la poursuite de son combat. pour la paix. »

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