« confiant » après une première journée rassurante, Kevin Mayer court sur la base des minima olympiques

Le double vice-champion olympique du décathlon a bouclé cinq de ses dix épreuves lundi. Avec des performances très correctes et une stratégie prudente, le Français a toujours le ticket olympique en ligne de mire.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Kevin Mayer, à l'arrivée du 100 mètres, épreuve inaugurale du décathlon, le 10 juin 2024, aux Championnats d'Europe à Rome.  (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

« J’essaie de ne pas me tromper de but. » Pour un compétiteur né, qui transcende les grands événements, l’exercice n’est pas simple. Lors de sa première journée de décathlon aux Championnats d’Europe, Kevin Mayer a dû apprendre à ralentir ses jambes et à garder en tête le seul but de sa présence dans la Ville Éternelle. : valider les minima au décathlon (8 460 points). A mi-parcours, les résultats sont plus que satisfaisants, lundi 10 juin.

« Je suis plus stressé pour les qualifications que pour un championnat. J’ai dormi deux heures ce soir. A chaque épreuve, c’est devenu de plus en plus difficile. » a réagi le Français à l’issue de sa première journée de compétition. « Mais ça y est, je suis confiant. Je viens de terminer la première journée sans avoir eu de douleurs majeures.

Toujours à la recherche des minima pour sa qualification aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Kevin Mayer a débuté son décathlon aux Championnats d'Europe de Rome.  Blessé à l'adducteur lors de son dernier décathlon à San Diego, le Français joue la carte de la dernière chance.

Décathlon : les débuts de Kevin Mayer en décathlon
Toujours à la recherche des minima pour sa qualification aux Jeux Olympiques de Paris 2024, Kevin Mayer a débuté son décathlon aux Championnats d’Europe de Rome. Blessé à l’adducteur lors de son dernier décathlon à San Diego, le Français joue la carte de la dernière chance.

Kevin Mayer points, avec 4 230 points, en 8ème position d’un classement général dominé par le Norvégien Sander Skotheim (4 566 points). Mais son ambition ne réside pas dans un titre européen, médaille qui manque à son palmarès. « C’est la première fois que j’arrive dans un championnat d’Europe avec comme seul défi la qualification », a tenu à rappeler le double vice-champion olympique vendredi en conférence de presse. Une posture qu’il apprécie autant qu’il maudit.

« C’est un peu mon décathlon plaisir, beaucoup moins dans le ‘extra performance’. Il faut juste faire le travail et ça fait du bien d’être dans ce mode, où tout se passe bien », a confié Kevin Mayer, lundi, à la mi-journée, tout en affichant sa frustration.

« C’était très dur d’arrêter la longueur alors que je sautais à 7,37 mètres, en m’arrêtant complètement pour ne pas mordre. Je sens que j’ai les jambes, l’envie, mais je sens aussi qu’il y a de la retenue. »

Kévin Mayer

en zone mixte

Avec Téo Bastien (14e) et surtout Makenson Gletty (3e) à ses côtés dans ses championnats, le Tricolore a confié avoir « le sentiment d’être dans le chapeau de quelqu’un d’autre », contraint de ne pas jouer pour la victoire et de rester spectateur de ses adversaires. « C’est bien plus agréable de regarder Mak’ que de faire mes tests, car je n’ai pas beaucoup de sensations. »

Lundi matin, sous un ciel menaçant où le soleil et les fines gouttes jouaient à cache-cache, Kevin Mayer a débuté son décathlon en beauté. Dans un 100 mètres remportés par son compatriote Makenson Gletty (10 »55), le Français de 32 ans a franchi la ligne d’arrivée en 10 »72, à deux dixièmes de son record, poussant un cri de soulagement alors qu’il s’engouffrait dans le tunnel pour quitter la piste bleue du Stadio Olimpico.

Moins d’une heure plus tard, le Montpelliérain chaussait ses pointes pour sa deuxième épreuve de la journée. Et c’est peu dire que son passage sur la plateforme surélevée au-dessus de la piste a été rapide. Un petit saut et puis c’est parti. Dès sa première tentative, le décathlète s’est envolé à 7,37 m. Une performance loin de son record personnel (7,80 m, réalisé en 2018) mais suffisante pour que le décathlète décide d’enfiler t-shirt, short et sac à dos par-dessus sa tenue de compétition. Un choix fidèle à la stratégie, annoncée vendredi en conférence de presse, pour protéger son physique fragilisé par les années. : « On va essayer de me préserver, peut-être en terme de répétition. »

Kevin Mayer lors de la compétition de lancer du poids, le 10 juin 2024, aux Championnats d'Europe à Rome.  (MILLEREAU PHILIPPE / KMSP)

A l’heure du déjeuner, sous le regard de Romain Barras, directeur de la haute performance, Kevin Mayer s’est mis à grimacer, visiblement mécontent de ses lancers d’épreuve aux poids. « Je suis passé très près de la correction de poids. Je n’avais aucune sensation. J’avais 16 ans. mètres à chaque fois il y a un mois et demi et j’ai décidé de travailler sur d’autres tests, et là je suis perdu. « Je me suis sorti de l’embarras au deuxième essai, car cela aurait pu être bien pire. » a retracé le décathlète à la fin de l’épreuve, soulagé d’avoir poussé l’agrès à 15,31 m.

Après une pause de cinq Pendant des heures, où il n’arrivait pas à dormir, Kevin Mayer est revenu au charbon sur l’épreuve qui avait marqué son abandon lors de sa dernière tentative de qualification pour les JO de Paris, lors d’un décathlon à San Diego (Etats-Unis). Le bas du mollet droit sanglé, le Français a débuté sa compétition sans encombre à 1,90 m. Le visage fermé, il a ensuite franchi les barres à 1,93 m et 1,96 m au deuxième essai, avant de caler à 1,99 m. Résultat moyen sans être prohibitif.

Pour la dernière épreuve de la journée pour les décathlètes, Kevin Mayer a bouclé le 400m en 49''73 ce qui le place provisoirement à la huitième place avec 4230 points.  Téo Bastien chute à la quatorzième place avec 4117 points.

Décathlon : Kevin Mayer huitième au classement provisoire
Pour la dernière épreuve de la journée pour les décathlètes, Kevin Mayer a bouclé le 400m en 49 »73 ce qui le place provisoirement à la huitième place avec 4230 points. Téo Bastien chute à la quatorzième place avec 4117 points.

Dans un dernier tour, avec « rien » Dans les jambes, Kevin Mayer a fait jouer son orgueil, motivé par la présence de Téo Bastien, pour le faire exploser (49 »73) de cinq centièmes. De quoi rester « dans les ongles » de sa feuille de route pour les minima olympiques, ou à défaut d’entrer parmi les 24 qualifiés au classement mondial.