deux personnes sont mortes et « des centaines » d’autres ont été blessées

Malgré le couvre-feu en vigueur à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel ont repris mardi soir à la tombée de la nuit.

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Des habitants des quartiers situés au sud de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, installent des barrages routiers pour bloquer l'accès aux militants indépendantistes, dans le quartier Motor Pool, le 15 mai 2024. (DELPHINE MAYEUR / AFP)

Situation « insurrectionnel » en Nouvelle-Calédonie : deux personnes sont mortes dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai après des émeutes déclenchées par une réforme constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale mais rejetée par les indépendantistes. Le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gérald Darmanin a rapporté « des centaines » blessés, dont un « cent » policiers et gendarmes.

La première victime de ces émeutes, les plus graves depuis celles qui ont secoué le territoire français du Pacifique Sud dans les années 1980, est décédée des suites de ses blessures après avoir été touchée par des tirs avec deux autres personnes, a annoncé le haut-commissaire de la République, Louis Le Franc. .

Le représentant de l’Etat français a précisé à la presse que la victime n’avait pas été frappée par un « tirs de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu’un qui voulait certainement se défendre ». Une deuxième personne est également décédée dans la nuit, a confirmé par la suite le haut-commissariat, sans plus de précisions sur les circonstances de ce décès.

Malgré le couvre-feu mis en place à Nouméa, les graves violences qui ont débuté lundi dans tout l’archipel ont repris mardi soir à la tombée de la nuit, marquées par de nombreux incendies, pillages et échanges de tirs, y compris contre les forces de l’ordre. « Nous sommes dans une situation que je qualifierais d’insurrectionnelle »s’inquiétait Louis Le Franc.

« L’heure doit être à l’apaisement. (…) L’appel au calme est impératif.»

Louis Le Franc, haut-commissaire de la République

lors d’une conférence de presse

Le Haut-Commissaire a rapporté« échanges de balles entre émeutiers et groupes de défense civile à Nouméa et Paita » et a déclaré avoir fait appel aux policiers d’élite du Raid pour empêcher un groupe d’émeutiers qui se dirigeaient vers un dépôt de gaz.

Le ministre de la Fonction publique locale, Vaimu’a Muliava, a rapporté que deux personnes avaient été blessées par balle à Ducos, au nord-ouest de Nouméa, « par un mécanicien qui protégeait son entreprise ».

« Je vous laisse imaginer ce qui se passerait si les milices se mettaient à tirer sur des personnes armées »insista Louis Le Franc. « Nous sommes dans une spirale meurtrière, il faut que ces jeunes que je qualifie d’émeutiers arrêtent. »