DIRECT. Agriculteurs en colère dans les Pyrénées : la frontière est bloquée à Biriatou, Perthus et entre Haute-Garonne et Val d’Aran

Une délégation d’agriculteurs espagnols rencontre les Français à la frontière entre Haute-Garonne et Val d’Aran

Une dizaine d’agriculteurs espagnols rencontrent actuellement les agriculteurs français au Pont du Roi, à la frontière entre la Haute-Garonne et le Val d’Aran. D’autres agriculteurs espagnols n’ont pas été autorisés à se rendre à la frontière par les Mossos d’Esquadra, la police catalane. Un agriculteur espagnol raconte La dépêche : « Nous bloquons l’accès à la ville de Bossost et au Col du Portillon. Certains d’entre nous sont venus du centre de l’Espagne en bus pour participer à l’action. Nous sommes une centaine d’opérateurs à être mobilisés et j’espère que le mouvement rassembler tous les agriculteurs européens ».

Pas d’afflux de trafic au tunnel Aragnouet-Bielsa

L’un des rares endroits qui n’est pas occupé par les agriculteurs ce lundi est le tunnel Aragnouet-Bielsa entre les Hautes-Pyrénées et l’Aragon. On aurait pu craindre un afflux de voitures et de camions via cet itinéraire de haute montagne, mais ce n’est plus le cas depuis lundi matin. « Le tracé transfrontalier du tunnel Bielsa-Aragnouet ne semble pas affecté par les protestations des agriculteurs », affirme La dépêche directeur des infrastructures Andrés Olloqui.

Gabriel Attal : « L’Europe, c’est encore aujourd’hui ce qui finance notre agriculture »

Le Premier ministre Gabriel Attal a réagi ce matin sur France Info à la mobilisation des agriculteurs des Pyrénées. « J’ai pris 65 engagements, qui ont été salués par les syndicats agricoles, ces engagements ont commencé à se traduire », a expliqué le Premier ministre tout en reconnaissant que « des complexités ont été ajoutées par les institutions européennes ». « Aujourd’hui encore, c’est l’Europe qui finance notre agriculture », a relevé Gabriel Attal.

Pays Basque : barrage filtrant sur l’A63 à Biriatou

Comme prévu, les agriculteurs ont installé un barrage filtrant sur l’A63 à Biriatou entre la France et l’Espagne. Les voitures et les autocars peuvent circuler mais sur une seule voie, ce qui ralentit considérablement la circulation entre les deux pays.

Les agriculteurs occupent le Col du Pourtalet

Des agriculteurs sont également installés comme prévu au col du Pourtalet qui relie Laruns dans les Pyrénées-Atlantiques à Sallent-de-Gallego en Espagne.

Frontière bloquée entre la Haute-Garonne et le Val d’Aran

Les agriculteurs bloquent actuellement le Pont du Roi qui relie la Haute-Garonne au Val d’Aran en Espagne. 7 machines agricoles et une centaine d’agriculteurs français sont sur place. Le barrage était initialement censé être filtrant. Pour contourner ce blocage, les automobilistes pourraient passer par Luchon et le Col du Portillon mais l’itinéraire est également bloqué. Une trentaine de véhicules ont été pris dans le piège, dont des camionnettes, des voitures et des motos à l’entrée du pont côté espagnol.

Catalogne : 200 tracteurs en route vers Jonquera et Perthus

Environ 200 tracteurs sont actuellement en route vers Jonquera et Perthus, en Catalogne, sur l’autoroute AP7. Une rencontre est prévue avec des agriculteurs français dans la journée.

Pays Basque : plusieurs entrées interdites sur l’A63

Comme prévu par Vinci Autoroutes, en raison de la mobilisation des agriculteurs, plusieurs entrées sont interdites sur l’A63 vers l’Espagne : Biriatou (n°1), Saint-Jean-de-Luz Sud (n°2), Saint-Jean-de- Luz Nord (n°3) et Biarritz La Négresse (n°4).

« Empêcher le passage des marchandises à la frontière »

En Espagne, les mouvements agricoles AEGA et Revolta Pagesa sont à l’origine de la mobilisation des agriculteurs. L’objectif est « d’empêcher le passage des marchandises à la frontière », explique le porte-parole Rubén Blasco au quotidien Héraut d’Aragon . La mobilisation doit commencer à 10 heures au Col du Somport et au Col du Pourtalet, limitrophes des Pyrénées-Atlantiques, mais aussi à Biriatou (Pays Basque), La Seu d’Urgell, Bossost, Puigcerda, au Col d’Arès et Jonquera en Catalogne.

Environ 80 tracteurs en route vers la frontière de Biriatou au Pays Basque

Environ 80 tracteurs circulent actuellement vers la frontière de Biriatou sur l’A63. Les agriculteurs se sont rassemblés à Briscous. Ils ont emprunté l’A64 puis l’A63 tandis que d’autres agriculteurs ont également atteint la frontière du côté espagnol. « Les tracteurs sont aux champs en juin, c’est déjà un miracle d’avoir pu rassembler 80 tracteurs », explique à La dépêche l’organisateur Xabi Dallemane, éleveur de volailles à Bidache. Les agriculteurs prévoient d’y rester au moins jusqu’à la tombée de la nuit.

Une cinquantaine d’agriculteurs au rond-point Bazert à Gourdan-Polignan

Rassemblement d’une cinquantaine d’agriculteurs au rond-point du Bazert à Gourdan-Polignan. La plupart des manifestants se déplacent en voiture. Quelques tracteurs ont rejoint le cortège. L’ambiance est bon enfant. Aucun incident à signaler.

« Un événement historique »

Une dizaine d’agriculteurs dont Jérôme Bayle se sont retrouvés sur l’aire de covoiturage de Cazeres en Haute-Garonne avant de mettre le cap sur l’Espagne. Parmi eux, Jérôme Devic, agriculteur à Gensac-sur-Garonne. L’homme de 46 ans ne pouvait pas manquer cette « manifestation historique » : « J’étais sur le barrage de l’A64 mais là nous passons à une dimension supérieure en coordonnant notre action avec nos homologues espagnols. Il faut harmoniser les normes et le prix de l’énergie. » pour tout le monde. »

Ariège : sortie obligatoire sur l’A66 à Pamiers-nord

En raison de la mobilisation des agriculteurs, une sortie obligatoire est mise en place en Ariège sur l’A66 à l’échangeur Pamiers-nord (n°3) en direction de Foix.

Jérôme Bayle en route vers la mobilisation

Jérôme Bayle est l’un des organisateurs de la mobilisation agricole ce lundi 3 juin. L’agriculteur de Haute-Garonne et ses camarades ont quitté Carbonne pour rejoindre un premier point de ralliement dans la zone de covoiturage de Cazères, dans le sud du département. La mobilisation est prévue à Bossost côté espagnol. Une quinzaine de membres de la Coordination rurale devraient participer au barrage filtrant de Bossost. Jérôme Bayle, qui n’a pas renouvelé sa contribution à la FDSEA, indique que « l’action se déroulera aujourd’hui sans banderole syndicale ».

Ce qui est prévu dans les Hautes-Pyrénées

Aucun point de blocage n’a été annoncé dans les Hautes-Pyrénées. Les agriculteurs des Hautes-Pyrénées devraient se joindre à la mobilisation en Béarn, selon la Coordination rurale. Le passage par le tunnel franco-espagnol Aragnouet-Bielsa devrait donc rester possible mais la circulation sur la RD 173 qui mène au tunnel devrait être dense.

Ce qui est prévu en Ariège

La préfecture de l’Ariège a annoncé des restrictions de part et d’autre de la frontière depuis 6 heures du matin. L’accès à l’Espagne via le tunnel de Puymorens en direction de Bourg-Madame et Puigcerda sera impossible à tous les véhicules. Les poids lourds de plus de 19 tonnes seront interdits sur la RN20, ainsi que sur le réseau départemental en provenance de Carcassonne et Bram (RD 12, RD 117, RD 119, RD 625). Des postes de contrôle seront mis en place à Pamiers et Tarascon. L’accès à la principauté d’Andorre restera possible toute la journée. La préfecture de l’Ariège invite néanmoins les automobilistes à reporter leur voyage en Espagne.

Ce qui est prévu en Haute-Garonne

Les agriculteurs de Haute-Garonne se réunissent à Carbonne. Ils emprunteront la RN 125 pour s’installer à Bossost, dans le Val d’Aran, de l’autre côté de la frontière. Il faut s’attendre à des ralentissements, notamment à Saint-Béat pendant une partie de la journée.

Ce qui est prévu dans les Pyrénées-Atlantiques

Trois lieux de manifestations ont été annoncés : au péage Biriatou sur l’A63, au Col du Somport sur la RN 134 avec barrage à Urdos côté français et Canfranc côté espagnol et au Col du Pourtalet sur la RD934. Dès 9 heures ce lundi, les échangeurs A63 de Biriatou, Saint-Jean-de-Luz Sud, Saint-Jean-de-Luz Nord et Biarritz La Négresse seront fermés dans le sens France/Espagne. Les véhicules légers « devraient pouvoir circuler et franchir la frontière, malgré l’avancée de la manifestation », indique la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Les automobilistes sont toutefois fortement incités à reporter leurs déplacements s’ils doivent traverser la frontière.

Ce qui est prévu dans les Pyrénées-Orientales : frontière avec l’A9 fermée depuis 7h15

C’est dans les Pyrénées-Orientales que la mobilisation agricole s’annonce la plus importante. Il est impossible de franchir la frontière sur l’A9 depuis 7 heures du matin dans les deux sens, d’autant que les agriculteurs espagnols vont se mobiliser sur l’AP7. Pour éviter les embouteillages sur l’A9, la sortie est obligatoire à Leucate (n°40) vers l’Espagne. Les entrées et sorties de véhicules seront interdites à Perpignan Nord (n°41), Perpignan Sud (n°42) et Boulou (n°43). Le réseau routier secondaire est interdit aux poids lourds depuis 6h30 : RD 900, RD 914 et RD 66. La circulation sera également impossible sur les accès Puigcerda et Col d’Ares, pour les véhicules légers, en direction de l’Espagne.

La carte de la mobilisation dans les Pyrénées

Combien de temps va durer la mobilisation ?

Les agriculteurs prévoient une seule journée d’action. La mobilisation doit débuter à 10 heures ce lundi 3 juin et se terminer mardi 4 juin en milieu de matinée.

Qui est derrière la mobilisation ?

Cette journée d’action est organisée par la Coordination rurale et par l’association Ultras de l’A64, animée par l’agriculteur Jérôme Bayle, agriculteur à Montesquieu-Volvestre en Haute-Garonne.

Pourquoi les agriculteurs se mobilisent-ils ?

Lors de la mobilisation des agriculteurs en début d’année, le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau ont annoncé plusieurs mesures d’urgence pour venir en aide à la profession. A 6 jours des élections européennes, les agriculteurs veulent ne pas être oubliés. Ils réclament une révision de la fiscalité agricole, une plus grande sécurité alimentaire, une défiscalisation sur l’énergie dans le secteur agricole – GNR (diesel non routier) à 1 euro TTC – et une aide à l’accès au photovoltaïque sur leurs bâtiments. « Ce que nous voulons, c’est montrer au gouvernement et à l’Europe que nous ne pouvons plus travailler avec les responsabilités et les normes que nous avons aujourd’hui. Nous ne sommes pas du tout compétitifs sur les marchés. Nous sommes totalement improductifs. On ne peut pas travailler avec de telles charges», a expliqué dimanche le président de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques, Benjamin Loste.

Bienvenue dans notre live

Suivez la mobilisation des agriculteurs du massif des Pyrénées en direct toute la journée, ce lundi 3 juin 2024.