en Géorgie, des milliers de personnes manifestent contre la « loi russe »

Mardi soir à Tbilissi, des milliers d’hommes et de femmes ont dénoncé la main de Moscou derrière cette loi qui va obliger de nombreuses ONG à se déclarer agents d’une puissance étrangère.

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Des milliers de Géorgiens ont manifesté mardi 14 mai, après l'adoption par le Parlement d'un projet de loi controversé sur

Les manifestants l’appellent le « Loi russe ». Des milliers de personnes ont manifesté jusque tard dans la nuit mardi 14 mai à Tbilissi, après le vote par le Parlement géorgien de la très controversée loi sur les « agents d’influence étrangère ». Cette loi, qui présente une ressemblance frappante avec une loi russe similaire, oblige les ONG et les médias qui reçoivent plus de 20 % de fonds de l’étranger à se déclarer agents d’une puissance étrangère. Le gouvernement géorgien l’a fait adopter malgré la pression de la rue et des autorités américaines et étrangères.

Les manifestants craignent que leur pays, qui a déjà connu une invasion russe en 2008, ne revienne dans l’orbite de Moscou. Ils appellent à l’aide les Américains et les Européens. Ni les avertissements de dernière minute lancés par les Etats-Unis, qui avaient dépêché leur secrétaire d’Etat adjoint, Michael Roth, ni la présence de plusieurs élus européens n’auront fait reculer le gouvernement géorgien. Mais les opposants ont apprécié la présence sur place du député allemand Michael Roth. « Tbilissi est la capitale de l’Europe »il a dit.

Des propos chaleureux mais qui arrivent un peu tard selon Marat : « Tout le monde réalise enfin ce que nous supportons depuis des années. Et pour être honnête, nous ne recevons pas suffisamment de soutien de l’Occident.se lamente-t-elle. Je voudrais que nous ne fermions pas les yeux sur ce qui se passe. »

« C’est une bataille existentielle pour nous tous et nous nous battrons jusqu’au bout »

Shota, lors de la manifestation à Tbilissi

sur franceinfo

« Nous avons besoin de votre aide », poursuit Shota. Comme lui, de nombreux Géorgiens réclament des actions de la part des Européens face à ce qu’ils considèrent comme une ingérence russe. « L’heure n’est plus aux demi-mesures, ni à l’attentisme. »

« Nous voulons une politique de sanctions plus proactive» demande Giorgi Kadagidze, ancien gouverneur de la Banque centrale géorgienne. Les dirigeants qui défendent cette loi pro-russe voyagent dans l’Union européenne, investissent dans l’Union européenne et leurs enfants étudient dans l’Union européenne. Le prochain soutien de l’Union européenne doit donc être des sanctions. »

Mais ce mode d’action n’est pour l’instant pas à l’agenda des Européens et des Américains. L’opposition géorgienne se tourne donc vers les prochaines élections législatives, à l’automne, qui seront décisives pour l’avenir du pays.