La RATP s’attaque au problème des chauffeurs de bus travaillant en parallèle comme chauffeurs de VTC

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La RATP « a choisi de refuser à ses agents de cumuler leur emploi avec une activité VTC pour des raisons de sécurité » (Ludovic MARIN)

La RATP va licencier « une trentaine » de chauffeurs de bus ayant profité d’un arrêt maladie pour travailler comme chauffeur de VTC, a annoncé mercredi son PDG Jean Castex, dénonçant un niveau d’absentéisme encore trop élevé dans l’entreprise.

« C’est un sujet qui nous passionne beaucoup », a insisté M. Castex lors d’une rencontre avec des journalistes. « Nous avons renforcé nos contrôles de manière très très significative », notamment pour identifier ceux qui « privilégient une autre activité à celle de la RATP en prenant des arrêts maladie », a indiqué Jean Castex, confirmant une information de RMC/BFM TV.

« J’ai reçu le directeur général de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) pour qu’il nous indique les noms des médecins qui prescrivent beaucoup », a-t-il poursuivi.

La RATP « a choisi de refuser à ses agents de cumuler leur emploi avec une activité VTC pour des raisons de sécurité », a également indiqué la Régie dans un communiqué.

Elle a motivé cette décision par un souci de sécurité, car « il serait impossible de garantir des durées de conduite quotidiennes maximales tant pour les activités que pour les périodes de repos journalières et hebdomadaires ».

Il est toutefois impossible pour la RATP de savoir si un chauffeur de bus exerce également comme chauffeur de VTC si ce dernier ne le signale pas. En cas de double activité, même sans arrêt maladie, l’entreprise se réserve le droit d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre du salarié, a-t-elle précisé.

Jean Castex est également revenu sur le niveau d’absentéisme qu’il juge encore trop élevé, avec pour conséquence une dégradation du service aux usagers.

« L’idée est de revenir au niveau d’absentéisme d’avant Covid. Je n’ai jamais dit zéro absentéisme, mais encore faut-il contrôler tout cela », a souligné l’ancien Premier ministre.

Le patron du groupe de transports publics s’est félicité du succès de la récente campagne de recrutement au sein de l’ensemble de l’entreprise avec 2.000 salariés embauchés – sur un objectif de 5.300 en 2024. « Les démissions sont plus nombreuses qu’avant le Covid mais elles reviennent à un un niveau bas plus ou moins adapté », a-t-il ajouté.

Mais « le vrai sujet, c’est l’absentéisme, quelles qu’en soient les raisons », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de s’appuyer sur les syndicats pour résoudre le problème. « Quand il y a beaucoup d’absents, le travail incombe à ceux qui sont là. Il y a donc un aspect (de) justice aussi », a estimé M. Castex.

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