Accès bloqués, pneus brûlés et piquets de dockers en gilets fluo siglés CGT à des points stratégiques… De Marseille au Havre (Seine-Maritime) et de Dunkerque (Nord) à Bordeaux, la grève à répétition fait son retour en France ports, réveillant l’inquiétude d’un secteur portuaire perturbé depuis 2020 par la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et les tensions en mer Rouge.
Hostile à la réforme des retraites inscrite dans la loi du 14 avril 2023, qui relève l’âge légal de la retraite pour les dockers de 58 à 60 ans, la Fédération des ports et docks CGT, très majoritaire dans le secteur, a déposé des préavis de grève pour quatorze jours. en juin : une opération « ports morts » avec blocage des accès aux zones portuaires le vendredi 7 juin, trois jours de grève de vingt-quatre heures les 13, 21 et 25 juin, et plusieurs journées marquées par des débrayages de plusieurs heures entre 10h et 16h, sans en exclure un. « amplification de la lutte » en juillet.
« Le gouvernement doutait de notre capacité à nous mobiliser. Il veillera à ce que tout le monde soit là. », prévient Serge Coutouris, secrétaire général adjoint de la CGT-Ports et docks. Tout est parti d’une promesse faite au Havre, le 14 avril 2022, par Emmanuel Macron lors de la campagne de l’entre-tour pour sa réélection. « Le président de la République (avait) a très clairement exprimé que la réforme des retraites ne s’appliquerait pas aux dockers et aux travailleurs portuaires »assure le syndicat, qui estime “trahi”.
Les dockers bénéficient d’un régime particulier. Entre l’exposition à l’amiante (jusqu’en 2004) et les quatre années de pénibilité accordées réduisant leur espérance de vie, certains peuvent partir à 55 ans. La CGT-Ports et Docks se bat pour maintenir ces acquis. Mais, dans un premier temps, elle s’est appuyée sur la mobilisation de l’intersyndicale nationale, sans s’engager dans des négociations sectorielles comme dans le transport routier, où les chauffeurs obtenaient des congés pénibles en fin d’activité leur permettant de partir plus tôt.
Après des mois d’hésitation, les négociations sur la pénibilité ont finalement débuté à l’automne 2023 avec le ministère des Transports. Sans parvenir à un accord dont le coût financier devrait être supporté par l’Etat et les entreprises de manutention, qui refusent de payer un surcoût trop élevé.
La Fédération Nationale des Transports Routiers estime que les grèves de juin arrivent “au pire moment” pour l’activité conteneurs, qui redémarre lentement depuis plusieurs mois, qui « met en danger la pérennité de nombreuses entreprises ». Chaque conflit dans les ports français pose la question de leur compétitivité face à des concurrents aussi puissants que Rotterdam, dont le tonnage transitait dépasse celui des sept grands ports maritimes français réunis. Armateurs, chargeurs (industriels, grande distribution…), gestionnaires de ports, entreprises de manutention, logisticiens et transporteurs, tous craignent ces périodes de tensions sociales.
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