Le Premier ministre Robert Fico victime d’une tentative d’assassinat

Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, est « entre la vie et la mort » après avoir été touché par plusieurs balles en sortant d’unne réunion du cabinet des ministres du pays à Handlova le 15 mai. « La police a arrêté l’agresseur et fournira plus d’informations dans les plus brefs délais »a déclaré la présidente slovaque Zuzana Caputova dans un discours.

Le mouvement conservateur dirigé par Robert Fico est arrivé en tête aux élections législatives avec 23% des voix sur la base d’une approche « illibérale » du pouvoir. Leader du bloc nationaliste populiste slovaque, son retour à la présidence du gouvernement slovaque a notamment été marqué par un changement radical de positionnement de son pays vis-à-vis du conflit ukrainien. Robert Fico a en effet décidé de cesser brutalement de soutenir Kiev alors même que Bratislava était, jusqu’à son entrée en fonction en octobre dernier, considérée comme un soutien inconditionnel à l’Ukraine dans la guerre qui l’oppose à la Russie.

Cette proximité avec le pouvoir russe lui vaut d’être comparé au Premier ministre hongrois Viktor Orban. Robert Fico n’a jamais hésité à prendre ses distances avec l’Union européenne, notamment sur le dossier ukrainien dès son discours de victoire, diffusé sur France 24 en octobre dernier. Il ne reconnaît plus la souveraineté de Kiev et affirme la position de son parti : «Nous ne changeons pas d’avis, nous sommes prêts à fournir une aide humanitaire et à aider à la reconstruction du pays, mais vous connaissez notre opinion sur l’armement de l’Ukraine. La Slovaquie et les Slovaques ont des problèmes bien plus graves que l’Ukraine.»

Cette rupture nette et nette du soutien à l’Ukraine est très controversée en Slovaquie où des organisations citoyennes se mobilisent pour récolter des fonds destinés à maintenir l’aide militaire en faveur de Kiev. Des manœuvres aux antipodes de la nouvelle politique de Robert Fico.

Le gouvernement de Robert Fico prône ses positions anti-immigration et homophobes et n’hésite pas à remettre en cause l’État de droit. Tout récemment, le gouvernement vient de faire adopter un projet de réforme des médias publics, jugés trop partisans et trop imperméables au discours pro-russe du Premier ministre slovaque. Une politique radicale et controversée qui ne justifie en rien cette attaque, qualifiée en début d’après-midi de « lâche », « ignoble », « ignoble » et « terrible » par tous les dirigeants européens.