CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Non loin du domicile familial Jubillar, les enquêteurs tentent d’élucider plusieurs pistes en procédant à des perquisitions complémentaires à Cagnac-les-Mines.
FAITS DIVERS – Opération de ratissage. Si la disparition de Delphine Jubillar reste encore un mystère, l’enquête n’est pas au point mort : de nouvelles perquisitions ont été menées à Cagnac-les-Mines (Tarn) ce jeudi 18 avril, mais sans grand succès. C’est dans cette commune que résidait l’infirmière et mère de deux enfants au moment de sa disparition en décembre 2020, pendant la période de couvre-feu lié au Covid-19.
Dans cette affaire sans corps, sans aveux, sans témoin, sans scène de crime, les enquêteurs restent à l’affût de la moindre piste. C’est d’ailleurs la raison qui les a poussés à revenir sur les lieux de la disparition en présence des deux juges d’instruction en charge du dossier. Trois ans après la disparition de la jeune femme, HuffPost fait le point sur ce que ces nouvelles fouilles impliquent pour le cas Jubillar.
· Une voyante convaincue
Cette nouvelle recherche à Cagnac-les-Mines, à l’échelle de la localité « La Soulié », s’expliquent par la réouverture de l’enquête, ordonnée le 18 janvier par la cour d’appel de Toulouse, comme l’explique à l’AFP une source proche du dossier.
La recherche se concentre donc sur « terrain qui a été signalé (aux enquêteurs), dans le cadre des informations complémentaires ». Mais comme le soulignent BFMTV et Actu.fr, cette recherche s’appuie sur les déclarations d’une voyante convaincue de connaître la localisation du corps de Delphine Jubillar, qui se trouverait à proximité d’un corps de ferme. La défense de Cédric Jubillar, mis en examen et incarcéré depuis juin 2021, a demandé ces recherches pour écarter cette piste.
De quoi mobiliser des moyens importants sur place. A commencer par une centaine de gendarmes, accompagnés de chiens dressés pour détecter les personnes disparues. BFMTV précise que cette zone a déjà été fouillée à deux reprises, en 2022 et 2023. Le but recherché est donc avant tout de « ferme les portes », confie une source au média. Désormais terminées, les fouilles n’ont rien donné, selon la chaîne d’information en continu.
· Trois points à clarifier
Derrière la » Informations Complémentaires « décidée par la justice en janvier, il existe en réalité trois pistes cachées que les enquêteurs cherchent à approfondir. La première concerne donc les prédictions du clairvoyant. La seconde vise à éclaircir une conversation téléphonique captée par les enquêteurs au sujet de Cédric Jubillar.
Il s’agit d’un appel passé entre l’un des anciens codétenus de Cédric Jubillar et la mère de ce détenu, au cours duquel l’homme a tenu des propos suspects sur l’affaire Jubillar. Actu.fr explique que les enquêteurs tentent de déterminer si les deux hommes sont entrés en contact lors de leur détention commune. Une raison suffisante pour que ce détenu aujourd’hui au centre pénitentiaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) soit interrogé.
Dernière piste à explorer : celle du témoignage d’un homme évoquant la disparition d’une excavatrice sur un chantier à Cagnac-les-Mines, à proximité du domicile du couple, au moment des faits. Un souvenir qui serait revenu à ce témoin après la fin de l’enquête.
· « Partialité » des juges d’instruction ?
A ce stade, Cédric Jubillar reste le principal suspect de la disparition de son épouse. Le plâtrier est depuis détenu à l’isolement au centre de rétention de Seysses, près de Toulouse.
Ses avocats se battent depuis la mi-février pour récuser les deux juges d’instruction chargés de l’enquête. Si la Cour de cassation a refusé de statuer en référé début avril, le pourvoi devrait cependant être examiné par la chambre criminelle de la Cour de cassation, a indiqué l’un des avocats de Cédric Jubillar, Me Jean-Baptiste Alary.
Pour la défense du plâtrier de 36 ans, les deux magistrats, qui « déjà écrit (dans leur ordre d’inculpation) que Jubillar était coupable »manque cruellement d’impartialité dans la gestion des informations complémentaires.
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