Ukraine : la Russie joue un jeu très périlleux avec son précieux pont de Crimée, condamné à exploser

« En Crimée, l’Ukraine bat la Russie », titrait il y a quelques jours The Economist. L’article expliquait comment Kiev avait désormais à sa portée de nombreuses cibles stratégiques russes après l’envoi d’ATACMS à longue portée par les États-Unis, et comment la péninsule, occupée par la Russie depuis 2014, rendue invivable par les projectiles de Kiev était devenue pour l’Ukraine le symbole des espoirs de victoire finale.

Pas plus tard que le 10 juin, le haut commandement ukrainien a annoncé la destruction massive de systèmes russes clés. Un système anti-aérien S-400, deux S-300 et quatre radars auraient été touchés par une frappe massive de 10 missiles ATACMS. De quoi, sur la péninsule, rendre Moscou un peu plus aveugle et sans défense face à de nouvelles attaques aériennes.

Ukraine – Russie : les avions militaires de la guerre

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Mais le pire est sans doute encore à venir.

Des barges et des navires pour protéger le pont de Crimée

Dans le même article de The Economist, et comme l’a noté Business Insider, un porte-parole des armées ukrainiennes, Dmitry Pletenchuk, a déclaré sans détour que le pont de Crimée était « condamné ».

Fierté de Vladimir Poutine, inauguré en 2018, reliant la péninsule occupée à la Russie continentale en enjambant le détroit de Kertch, l’édifice a déjà été gravement endommagé par une célèbre attaque ukrainienne en octobre 2022, comme le rapporte notamment Le Monde ou korii.

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Quand il n’est pas utilisé pour transporter les touristes russes tombés sur cet explosif Côte d’Azur Sur la mer Noire, le pont de Kertch est vital pour l’effort de guerre russe en Ukraine, et particulièrement en Crimée. Il permet le transport d’eau, de carburant, de troupes, de marchandises : c’est un fil logistique crucial, sans lequel le Kremlin aurait de grandes difficultés à tenir la péninsule, et à approvisionner le front sud de la guerre.

Ainsi, outre les écrans de fumée lancés à la moindre alerte ou les multiples systèmes anti-aériens, la Russie fait le nécessaire pour se protéger. Comme nous l’avions signalé en août 2023, il a coulé certains de ses propres navires près du pont de Kertch, afin de créer une barrière contre d’éventuels drones nautiques kamikazes ukrainiens.

Celles-ci n’étaient a priori pas jugées suffisantes face à la menace puisque les renseignements militaires britanniques, relayés par Newsweek, expliquaient le 8 juin que Moscou utilisait également des barges pour densifier les défenses physiques du pont, et peut-être installer des filets destinés à couper d’éventuels menaces venues de la mer.

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Explosifs et pétrole sur le pont de Crimée

Car s’il constitue un lien vital entre le continent et la péninsule occupée, le pont de Crimée n’est pas le seul. Pendant longtemps, la Russie a également pu compter sur des liaisons réalisées par bateaux, capables également de transporter d’importantes quantités d’hommes ou de matériel à travers le détroit de Kertch.

Mais malheur : dynamisée par les armes occidentales qui commencent à affluer, notamment depuis la levée du blocus de l’aide américaine, Kiev a bien sûr aussi ciblé ces ferries et fait mouche, toujours grâce aux missiles ATACMS et ainsi qu’au The Kiev Independent a rapporté le 30 mai.

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L’attaque a notamment constitué une « perturbation importante » de la logistique russe, selon les renseignements britanniques, relayés par Newsweek, qui expliquaient que les ferries avaient été rendus presque impossibles à transporter. « non opérationnelle » par l’attaque ukrainienne.

La preuve ? Il semblerait que la Russie s’appuie à nouveau sur son précieux pont de Kertch pour transporter du carburant et des matières explosives entre le continent et la péninsule, comme le rapporte le site ukrainien Miliratnyi.

Cette dernière s’appuie sur une vidéo datée du 8 juin, publiée par des civils et montrant un train apparemment plein de carburant, sans doute en grande partie destiné à ravitailler les troupes et matériels russes stationnés en Crimée occupée.

Un pont qui reste une cible stratégique pour Kiev mais sur lequel peuvent à nouveau transiter des matières aussi sensibles que de l’essence ou des munitions et des missiles, et ce après une interdiction de plusieurs mois pour d’évidentes raisons de sécurité. Cela pourrait vraiment faire saliver les espions ukrainiens et les services de renseignement du très efficace Kyrylo Budanov.

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Depuis plusieurs semaines, l’Ukraine teste déjà, avec des leurres et ses propres missiles, les défenses installées par les Russes autour du précieux pont. Si ceux-ci pouvaient être submergés lors d’un de ces transports de produits explosifs, le coup pourrait être fatal pour le bâtiment.

L’attaque pourrait se faire avec un pack de missiles ATACMS, avec l’Ukrainien Long Neptune, un Franco-Britannique Storm Shadow/SCALP-EG ou un hypothétique Taurus allemand (un « bunker buster ») toujours en attente. Cela pourrait aussi, exactement comme la première fois, être le résultat d’un sabotage et d’une opération clandestine savamment calculée : après tout, les Ukrainiens savent faire sauter des trains comme des ponts.