Victor Wembanyama, Rudy Gobert et un groupe de dirigeants appelés à préparer les JO de Paris avec l’équipe de France de basket

Victor Wembanyama lors du match entre l'équipe de France de basket et la Lituanie, le 26 février 2023 à Trélazé (Maine-et-Loire).

Le suspense n’a guère duré. Le phénomène international du basket-ball, Victor Wembanyama, disputera sa première compétition internationale sous le maillot bleu lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le joueur des San Antonio Spurs, récemment sacré « rookie » de l’année, fait partie de la présélection des 19 joueurs annoncés, jeudi 16 mai, par le sélectionneur français, Vincent Collet, pour concourir en préparation aux JO de Paris. Comme son homologue de l’équipe de France féminine, Jean-Aimé Toupane, le technicien français a dévoilé, jeudi à Paris, les contours du groupe appelé à briller lors de ces Jeux à domicile.

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« C’est une liste plus longue que prévu, on parlait initialement de 16 ou 17 mais l’incertitude des choix a élargi cette liste », a expliqué Vincent Collet en conférence de presse. Si le leader Thomas Heurtel, inéligible puisqu’il a joué en Russie, s’est bel et bien mis « hors Jeux », le sélectionneur français a choisi de procéder à une large revue de l’effectif dans les positions d’arrière, où « nous avions beaucoup d’incertitudes », reconnut Collet. Cinq joueurs (Andrew Albicy, Théo Maledon, Frank Ntilikina, Matthew Strazel et Kilian Hayes) se disputeront le poste de meneur de jeu, chargé d’organiser l’attaque, et d’inculquer l’esprit défensif exigé par Vicent Collet.

A l’inverse, celui qui dirige les Bleus depuis 2009 a déjà pris une décision concernant le secteur intérieur – les « gros ». Avec la présence de « deux figures de proue » Victor Wembanyama et Rudy Gobert – respectivement meilleur « rookie » (débutant) et meilleur défenseur de la saison en NBA – les places étaient chères, et le staff français a dû faire face «problèmes des riches»a reconnu Vincent Collet, choisissant par exemple de se passer du pivot de l’Olympiakos Le Pirée, Moustapha Fall, faute de minutes à distribuer.

Les 19 Bleus présélectionnés pour les JO

Dirigeants: Andrew Albicy, Théo Maledon, Frank Ntilikina, Matthew Strazel, Kilian Hayes

Wingbacks : Nicolas Batum (capitaine), Isaïa Cordinier, Bilal Coulibaly, Nando De Colo, Ousmane Dieng, Evan Fournier, Nadir Hifi, Elie Okobo

Intérieurs : Rudy Gobert, Jaylen Hoard, Mathias Lessort, Vincent Poirier, Victor Wembanyama, Guershon Yabusele

Pas de dernière danse olympique pour Sandrine Gruda

Car tous les appelés ne seront pas élus : seuls douze joueurs seront sélectionnés pour concourir aux JO (du 26 juillet au 11 août), d’abord à Lille puis à Paris. Et avant cela, les deux sélectionneurs se donneront les moyens d’affiner leur groupe pour atteindre les objectifs élevés qu’ils se sont fixés – un podium, au moins, pour les deux équipes. « Les objectifs sont très clairs, on a une pression énorme : il faut qu’on gagne des médailles »a rappelé le président de la Fédération française de basket (FFBB), Jean-Pierre Siutat.

Un peu plus de deux mois avant le début des Jeux olympiques, la Fédération a choisi de dévoiler les listes de ses deux équipes, toutes deux revenues médaillées – argent pour les hommes et bronze pour les femmes – des Jeux olympiques. Tokyo en même temps. « Ça y est, nous y sommes »sourit le président, assurant que la FFBB « y consacrer beaucoup de ressources » pour que Bleues et Bleus brillent à domicile.

Une grande fête à laquelle ne participera pas Sandrine Gruda, 36 ans et meilleure buteuse de l’histoire de l’équipe de France féminine. S’il a présélectionné 18 joueurs pour préparer l’échéance, Jean-Aimé Toupane a choisi de se passer du vétéran tricolore, « un joueur d’exception qui a toujours porté le maillot de l’équipe de France avec beaucoup d’engagement »être connu « pas une décision facile » à prendre, mais basé sur la performance sportive.

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Contrairement à leurs homologues masculins, contraints par les règles de la NBA – la grande ligue nord-américaine de basket – de débuter leur préparation seulement 28 jours avant le début de la compétition (notamment pour des questions d’assurance), les Bleues débuteront la leur le 6 juin prochain. et continuera « quatre blocs de préparation » Pour « bâtir une équipe digne de cet événement », a fait valoir Jean-Aimé Toupane. Le technicien français a notamment retenu la star Marine Johannès, absente de l’Euro 2023, ainsi que la jeune meneuse Marine Fauthoux, lancée dans le contre-la-montre depuis son opération en février d’une hernie discale. « Elle est en forme, et elle sera prête pour le début de la préparation »a assuré le sélectionneur français.

Les 18 Bleus présélectionnés pour les JO

Dirigeants: Marine Fauthoux, Romane Bernies, Leïla Lacan, Carla Leite, Marie Pardon

Wingbacks : Marine Johannès, Pauline Astier, Valériane Ayayi, Marie-Paule Fopposi, Sarah Michel Boury (capitaine), Janelle Salaün, Migna Touré, Gabby Williams

Intérieur: Marième Badiane, Alexia Chéry, Dominique Malonga, Ilana Rupert, Ana Tadic

Avec Wembanyama, « on est loin d’avoir tout vu »

Comme lui, Vincent Collet devra choisir douze joueurs pour disputer la compétition olympique, et le sélectionneur s’attend à une concurrence féroce pour la « rendez-vous unique » que sont les Home Games, et « le tournoi le plus dur de l’histoire ». Et il réclame une équipe affamée, contrairement à celle qui a échoué au premier tour de la Coupe du monde 2023 : « Après cette déception, la reconstruction nécessite la mise en place d’une défense intraitable »a insisté l’entraîneur.

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Soutenus par les tours de contrôle Gobert et Wembanyama, les Bleus ont les moyens de redevenir une place forte en défense. Et le nouveau phénomène français devra se fondre dans le collectif français, pour sa première compétition internationale. « Il a un potentiel jamais vu auparavant que nous ne sommes certainement pas prêts à revoira mentionné celui qui a entraîné Wembanyama aux Metropolitans 92 l’année dernière. Et on est loin d’avoir tout vu. »

Pour préparer au mieux l’échéance olympique, les deux équipes françaises auront droit à des matchs de préparation face à des adversaires redoutables – notamment l’Allemagne, la Serbie et le Canada pour les Bleus, soit le podium de la dernière Coupe du monde. « Nous devons travailler pour créer une alchimie, car il y a beaucoup d’incertitudes, mais c’est une super équipe. Il y a des trucs, comme on dita conclu Vincent Collet le technicien normand. Et si nous parvenons à mettre en œuvre ce que nous voulons, nous pouvons avoir beaucoup de succès. »

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