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Anne-Sophie Hourdeaux
Publié le
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Lancien monastère des Clarisses à Roubaix (Nord) a déjà connu de nombreux bouleversements et connaît depuis 2019 une occupation transitoire, autour du transition écologique. Il connaîtra une nouvelle phase, avec des travaux majeurs en 2025. On fait le point.
Fermé en 2008, le couvent des Clarisses a été réhabité en 2019
Fermé en 2008 suite au départ des religieusesle monastère des Clarisses de Roubaix a repris vie depuis 2019 avec un projet d’occupation transitoire porté par un collectif d’architectes, Zerm. « Nous avons lancé un appel à projets en 2019, 6 candidats ont répondu, nous avons choisi le collectif Zerm et Yes we camp », rappelle Alexandre Garcin, adjoint au maire chargé de la transition écologique.
Un contrat d’occupation transitoire a été signé pour 3 ans, renouvelé jusqu’à fin 2023. Alexandre Garcin précise : « Cette année, nous avons renouvelé l’accord avec Zerm, mais de manière plus souple, car des développements auront lieu ».
Un changement de méthode : tester les usages plutôt que réaliser un projet bien construit
Simon Givelet, de Zerm, habite sur place : « D’habitude dans la transformation d’un bâtiment, on a un projet et on l’installe dans l’espace. Ici, on fait le contraire ! Le programme se crée au fur et à mesure des expériences. » L’équipe appelle cela « programmation ouverte ». « On teste les usages, on voit si ça marche, comment ça peut être amélioré… »
De nombreuses rencontres ont eu lieu depuis 4 ans dans cet immense bâtiment exceptionnel, classé Monument Historique : buvette, projets participatifs, accueil d’étudiants pour des cours, expositions, retransmissions de matchs de football, tournages, shooting photos, résidence d’artistes… . Avec des ouvertures régulières au public.
Le lieu a également développé d’autres usages :
- Des locations de bureaux sont proposées, actuellement, sur place il y a des tatoueurs, un sophrologue, des architectes, des artistes…
- une auberge accueille les voyageurs pour une nuit ou plus : « Sur les 45 cellules des anciennes sœurs, une quinzaine ont été transformées en chambres pour personnes de passage, avec une particularité : des lits avec panneaux isolants, car l’espace n’est pas chauffé » explique Simon Givelet En septembre, 40 personnes sont passées par l’auberge.
Confort thermique sans chauffage
Une thématique émerge néanmoins de ces expérimentations : la transition écologique, et plus précisément le confort thermique sans chauffage. Par exemple, dans la chapelle, une sorte de grand voile blanc suspendu peut à tout moment devenir un espace « tente » pouvant accueillir cours, conférences, etc. Le but ? Donnez une ambiance intimiste et surtout permettez un chauffage temporaire dans l’espace de la tente !
10 millions d’euros de travaux
Après 5 ans d’expérimentation, le lieu entre dans une nouvelle phase pour aller encore plus loin, toujours avec Zerm sur place. Depuis 2019, des travaux ont été engagés mais plutôt pour l’aménagement, la maintenance et occasionnellement, « qui s’élèvent quand même à 1 million par an » précise Zerm. Mais pour développer le lieu et les projets, il a fallu investir.
Il faudrait 20 millions pour entamer une restauration totale des lieux. Ce ne sera pas ce montant, mais déjà un joli budget arrivera. « Dix millions d’euros seront investis pour des travaux en 2025 » souligne Magdalène Deleporte, adjointe au maire de Roubaix. Ce budget provient de la Région, de la ville, de l’ANRU (2 millions d’euros pour la rénovation urbaine) mais aussi des Fonds verts (6 millions), dispositif de l’État pour accélérer la transition écologique.
Toiture, sécurité, normes ERP…
En quoi consisteront ces travaux qui débuteront au second semestre 2025 ?
L’enceinte et la couverture seront assurées, avec réparation des toitures, avant-toits et charpentes. La sécurisation du bâtiment sera également à l’ordre du jour, « avec une sécurité incendie la plus efficace possible » assure l’élu de la transition écologique.
Grâce à ce projet, de nouveaux espaces non utilisés auparavant, dont l’ancien gymnase, seront exploités, ce qui correspond encore à 30 % du site.
« L’ancienne école Ste-Claire, intégrée au monastère, deviendra un ERP, un établissement ouvert au public » précise Alexandre Garcin. Cela nécessite des mises à niveau significatives des normes.
Recherche, mémoire et sport
Ce travail est au service d’un projet. En 2019, l’idée était de faire de cet immense bâtiment la Maison du Zéro Déchet et de l’économie circulaire de la ville. Aujourd’hui, le projet voit plus loin, avec la volonté de créer « un laboratoire immersif de la transition écologique ». Il sera disponible en 3 parties :
- un lieu de recherche : Les expérimentations de Zerm autour de la réduction des consommations énergétiques vont aller plus loin, avec le soutien du CNRS. Par ailleurs, le programme Roubais a été choisi par l’Europe pour être un « Low Tech lab ». L’idée est de mutualiser les résultats pour les reproduire ailleurs, et notamment auprès des particuliers. Parce que la frugalité énergétique concerne tout le monde !
- un lieu de culture et de mémoireavec des artistes et des expositions.
- un lieu de pratique sportivenotamment autour des arts martiaux et de l’escalade.
Le site sera donc de plus en plus ouvert au public, « pour en faire un centre de formation apprécié autour de la transition écologique » précise l’équipe de la mairie.
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